La Chine a inauguré un nouveau poste frontière avec la Corée du Nord, alors même que Pyongyang reste frappé par des sanctions économiques internationales censées limiter son commerce avec l’extérieur.
Le point de passage entre les deux pays prend la forme d’un pont routier au-dessus du fleuve Yalu, qui marque la frontière sino-coréenne entre les localités chinoise de Ji’an et nord-coréenne de Manpo. « Après des années d’efforts sans relâche, le point de passage routier sino-nord-coréen de Ji’an à Manpo a été inauguré », a rapporté sur son site internet la ville de Ji’an. Le projet, qui a coûté 280 millions de yuans (37 millions d’euros), doit permettre d’acheminer chaque année 200.000 personnes et 500.000 tonnes de marchandises, selon la mairie de Ji’an. Un premier groupe de touristes chinois a traversé la frontière dès l’inauguration. Le régime de Kim Jong Un est pourtant soumis à des sanctions internationales destinées à le faire renoncer à son programme nucléaire. La Chine, principale alliée de Pyongyang, assure appliquer ces sanctions, alors qu’elle absorbe l’immense majorité du commerce extérieur de la Corée du Nord. D’après des chiffres des douanes chinoises, contestés par certains experts, les exportations nord-coréennes à destination de la Chine ont plongé de plus de 90% depuis 2016, tombant en 2018 à 189 millions d’euros. La levée des sanctions était en tête des exigences du dirigeant nord-coréen Kim Jong Un lors de son sommet de février au Vietnam avec Donald Trump, qui s’est soldé par un échec, le président américain réclamant une dénucléarisation sans conditions du régime stalinien. Le nouveau poste frontière est équipé d’un portique de détection des radiations, selon la commune de Ji’an, une précaution qui illustre l’inquiétude des Chinois à l’endroit du programme nucléaire de leur voisin. En septembre 2017, les régions chinoises frontalières de la Corée du Nord avaient été secouées par un tremblement de terre consécutif à un essai nucléaire de Pyongyang. (Belga)