Les forces de l’ordre russes ont ouvert aujourd’hui une enquête criminelle visant des juges lituaniens ayant condamné des dizaines de Russes impliqués dans la répression meurtrière en 1991 du mouvement indépendantiste dans ce pays balte, alors une partie de l’URSS.
Dans un communiqué, le Comité d’enquête russe a indiqué que l’enquête visait quatre juges lituaniens ayant «rendu un verdict délibérément injuste».
En mars, un tribunal lituanien a condamné par contumace l’ancien ministre soviétique de la Défense, Dmitri Iazov, 94 ans, à dix ans de prison pour son rôle dans un assaut contre une foule protégeant des bâtiments à Vilnius qui avait fait 14 morts et plus de 700 blessés en janvier 1991. Dans le cadre de la même affaire, un total de 66 autres anciens responsables de l’armée, du parti communiste et du KGB ont été condamnés à des peines allant de quatre à 14 ans de prison. Le Comité d’enquête russe affirme que la Lituanie a illégalement relancé une affaire ayant déjà été jugée.
La majorité des responsables soviétiques condamnés par la Lituanie ont la citoyenneté russe, certains ukrainienne ou bélarusse. Le Belarus et la Russie ont refusé d’extrader les suspects. Moscou a également rejeté la demande de la Lituanie d’interroger Mikhaïl Gorbatchev, qui dirigeait l’URSS à cette époque.
Alors que la Lituanie avait fait sécession de l’URSS en 1990, les troupes soviétiques étaient entrées en janvier 1991 à Vilnius pour mater la mobilisation indépendantiste des habitants. Le 13 janvier 1991, l’assaut de l’armée soviétique contre des bâtiments clés de la capitale lituanienne, Vilnius, s’était terminé dans le sang face à des dizaines de milliers de manifestants pacifiques. Moscou essayait à l’époque de faire rentrer dans le rang les pays baltes, qui avaient fait sécession de l’URSS au printemps 1990.