Le député Sébastien Chenu et le sénateur Stéphane Ravier, tous deux RN, sont revenus à la charge aujourd’hui sur les ONG qu’ils jugent «complices des passeurs», s’appuyant sur des propos du ministre de l’Intérieur pour réclamer une commission d’enquête parlementaire.
Tout en assurant que les ONG «jouent un rôle essentiel pour apporter de l’aide aux migrants» en Méditerranée, Christophe Castaner avait estimé vendredi qu’elles «ont pu se faire complices» des passeurs et les avait appelées à «avoir une attitude responsable». Il s’est défendu mardi de toute «ambiguïté», affirmant n’avoir «jamais remis en doute la sincérité des ONG».
« Les ONG jouent un rôle essentiel pour apporter une aide aux migrants, cela ne fait aucun doute ». Voilà mot pour mot ce que j’ai dit vendredi.
Depuis, beaucoup a été dit. Des propos inacceptables. Des contre-vérités.
Alors je souhaite être très clair. ? pic.twitter.com/nRegZBhFIe— Christophe Castaner (@CCastaner) 9 апреля 2019 г.
Pour Sébastien Chenu, les propos du ministre «valident» ce que son parti affirme «depuis longtemps». Dès dimanche, la tête de liste du RN pour les élections européennes Jordan Bardella avait ironisé sur le fait que son parti avait «eu raison un peu tôt». «Maintenant que tout le monde reconnaît que nous n’exagérons pas, (…) on allume un «warning» en disant: là il y a visiblement un consensus sur la question, c’est-à-dire que quelles que soient les étiquettes politiques (…) il y a probablement des complicités entre passeurs et ONG. Eh bien faisons la lumière», a déclaré Sébastien Chenu, lors d’un point de presse.
Le RN entend déposer une proposition de résolution à l’Assemblée nationale pour la création d’une commission d’enquête sur les activités des ONG intervenant en Méditerranée. Celle-ci n’a toutefois aucune chance de prospérer, le RN ne disposant pas d’un droit de tirage pour la créer. Le sénateur Stéphane Ravier, qui avait, lui, déjà déposé une telle proposition de résolution en juillet 2018 à la chambre haute, a fait valoir que la démarche visait à «faire en sorte qu’il n’y ait plus de morts» parmi les migrants en Méditerranée.
L’association SOS Méditerranée a réfuté à plusieurs reprises être «complice de réseaux de passeurs, de trafic d’êtres humains», promettant d’attaquer en diffamation ceux qui «criminalisaient» les actions de son bateau de sauvetage en mer, l’Aquarius.