Le leader de la Corée du Nord Kim Jong Un a convoqué mercredi une réunion plénière à la tête du parti au pouvoir afin de discuter des «tensions actuelles», a rapporté la presse officielle.
Cette réunion du Comité central du Parti des travailleurs est organisée après l’échec du deuxième sommet de l’homme fort de Pyongyang avec Donald Trump fin février à Hanoï, et au moment où le président sud-coréen Moon Jae-in part pour Washington afin de rencontrer le président américain. Mais l’agence officielle nord-coréenne KCNA laisse entendre qu’elle se focaliserait sur le développement économique. En rencontrant des cadres du régime mardi, Kim Jong-un leur a donné l’ordre de faire montre «d’une attitude digne de maîtres de la révolution et de la construction dans la situation tendue actuelle et ainsi, de suivre la nouvelle ligne stratégique du parti», selon KCNA.
En avril dernier, le dirigeant nord-coréen avait défini la «nouvelle ligne stratégique» de la formation au pouvoir comme étant «la construction économique socialiste», ajoutant que le développement des programmes nucléaires de son pays était achevé. Kim Jong-un a procédé «à une analyse profonde de la situation dans l’attente de solution urgentes au sein du parti et de l’Etat», a poursuivi l’agence. La réunion mercredi du Comité central «décidera des orientations nouvelles et des façons de lutter conformément aux besoins de la situation révolutionnaire actuelle».
Le Parlement nord-coréen doit, lui, se réunir jeudi. Pour Cheong Seong-chang, analyste à l’Institut Sejong, il est difficile pour le dirigeant nord-coréen d’initier une nouvelle direction stratégique tant que l’occupant de la Maison-Blanche est disposé au dialogue.
Le Comité central pourrait plutôt procéder à un remaniement au sommet du parti, dont Kim Yong-chol, l’émissaire nord-coréen aux discussions avec Washington, qui s’est «vu le plus reprocher la responsabilité de l’échec du sommet de Hanoï», dit-il. «S’il est remplacé par quelqu’un de plus flexible et d’esprit plus pratique, cela serait un feu vert, mais s’il reste, les pourparlers de dénucléarisation ne seront pas faciles».