Par le passé, la Chine a souvent été assimilée à un imitateur qui aurait du mal à innover. Tel n’est plus le cas. Selon Information Technology & Innovation Foundation (ITIF), la Chine est aujourd’hui sur le point de devancer les États-Unis dans bien des secteurs innovants.
À la différence du Japon qui, malgré ses réalisations innovantes, a toujours accepté le rôle de la deuxième puissance technologique après les États-Unis, la Chine, elle, ne l’a jamais accepté, a déclaré Mikhaïl Beliaïev, de l’Institut russe des études stratégiques.
C’est ainsi que l’interlocuteur de l’agence a commenté le rapport publié lundi 8 avril par le groupe indépendant Information Technology & Innovation Foundation (ITIF) qui constate que sur 36 positions dans le secteur des innovations, la Chine rattrape et devance même parfois les États-Unis.
«La Chine se classe effectivement en position de leader dans le domaine du progrès scientifique et technique, encore qu’il ne s’agisse pas d’une position de simple imitateur, mais d’innovateur, voire de créateur», a souligné M.Beliaïev.
Et d’ajouter que pour cela, le pays a énormément investi dans la promotion de la science, y compris des sciences appliquées, dans la formation de spécialistes et le rapatriement de cadres nationaux à l’issue de leurs études ou stages dans des centres technologiques mondiaux à l’étranger.
«Il est naturel que la percée innovante de la Chine rebattra les cartes et les relations géopolitiques et fera en sorte que ce pays tienne finalement le haut du pavé», a relevé M.Beliaïev.
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Selon ce dernier, c’est justement la raison pour laquelle les États-Unis s’appliquent à retenir le progrès chinois, «tâche parfaitement utopique».
Aussi paradoxal que cela puisse paraître, c’est justement cette politique des États-Unis qui pousse la Chine à développer ses propres technologies, a indiqué Zhou Rong, chercheur à l’Institut d’études financières, près de l’université Renmin de Chine.
«La Chine encourage ses étudiants à revenir et à innover. Cette politique est déjà menée depuis de longues années, y compris dans le cadre du programme « 1.000 talents ». Si autrefois, les étudiants chinois aux États-Unis pouvaient y trouver un bon travail, à présent Donald Trump a imposé des limitations sévères quant aux conditions de séjour et de travail des spécialistes étrangers. Ainsi, un nombre important de cadres qualifiés est rentré Chine», a résumé M.Zhou.
Les observateurs constatent par ailleurs que la position de l’imitateur n’est pas forcément contradictoire avec celle de l’innovateur. En Chine, l’émulation et l’innovation se produisent ensemble. Les entreprises collaborent librement, les gens passent rapidement d’une société à une autre et lorsqu’il y a une bonne idée, elle se répand très vite.
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