Le général Ahmed Gaïd Salah a promis mercredi de veiller sur la transition mais a mis en garde les Algériens contre la poursuite des manifestations antirégime, au lendemain de la nomination contestée d’Abdelkader Bensalah comme président par intérim.
L’armée algérienne « veillera » à la « transparence » et à « l’intégrité » de la transition politique qui doit mener à la tenue d’une élection présidentielle sous trois mois, a déclaré mercredi 10 avril le chef d’état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, au lendemain de la nomination contestée comme président par intérim d’Abdelkader Bensalah, un cacique du « système » Bouteflika.
Peu après sa nomination par le Parlement, conformément à la Constitution, Abdelkader Bensalah a promis un scrutin présidentiel « transparent » d’ici trois mois. En dépit de cet engagement, le président du Conseil de la Nation (chambre haute du Parlement) depuis 17 ans, assimilé au long règne d’Abdelaziz Bouteflika, a fait face, mercredi, au rejet de la rue et à de nouvelles manifestations ainsi qu’à un appel à une grève nationale.
Tout en s’engageant lui aussi à ce que l’armée veille à la « transparence » et à l' »intégrité » du processus de transition, le chef d’état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, a de son côté haussé le ton : il a écarté catégoriquement le principe d’un « vide constitutionnel », dans une apparente fin de non-recevoir aux revendications d’un départ du « système » et la mise sur pied d’institutions ad hoc.
Il existe dans les manifestations des « slogans irréalistes visant à (…) détruire les institutions de l’État », a déploré le général Gaïd Salah, au centre de l’échiquier politique en Algérie depuis ses prises de parole ayant abouti à la démission d’Abdelaziz Bouteflika le 2 avril, après des semaines de manifestations.
Le chef d’état-major, qui se trouvait en déplacement à Oran (nord-ouest), est allé plus loin en mettant en garde contre des « tentatives de la part de certaines parties étrangères » de « déstabiliser le pays », sans les identifier.
En matinée, des milliers de manifestants, enseignants, étudiants, médecins, entourés par un important dispositif policier, se sont à nouveau rassemblés près de la Grande Poste à Alger, cœur de la contestation qui ébranle le pays depuis sept semaines.