La France a «regretté» mercredi l’expulsion du directeur de l’Agence France-Presse à Alger, Aymeric Vincenot, par les autorités algériennes, qui ont refusé de renouveler son accréditation pour 2019.
«Nous regrettons cette décision et rappelons notre attachement à la liberté de la presse et à la protection des journalistes, partout dans le monde », a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von der Mühll, lors d’un point de presse électronique, sans plus de commentaires, répondant ainsi à l’expulsion du chef du bureau de l’AFP à Alger .
Aymeric Vincenot, en poste à Alger depuis juin 2017, a dû quitter l’Algérie mardi soir au terme de l’ultime délai qui lui avait été accordé par la police à l’expiration de son titre de séjour.Le chef du bureau de l’AFP, dont le titre de séjour en Algérie était arrivé à échéance le 28 février, n’avait plus d’accréditation depuis la fin de l’an dernier.
Pour le président de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, «l’expulsion du directeur du bureau de l’AFP à Alger est plus qu’un signe extrêmement négatif, c’est l’indice d’une volonté de dissimulation : pourquoi violer la liberté de la presse dans une telle période politique?», a-t-il tweeté.
Cette expulsion survient alors que l’Algérie est le théâtre d’un mouvement de contestation populaire sans précédent ayant contraint le Président Abdelaziz Bouteflika d’abord à renoncer à sa candidature à un cinquième mandat, puis à démissionner le 2 avril.Le PDG de l’AFP, Fabrice Fries, a déclaré mardi que cette expulsion était «inacceptable» et annoncé qu’il n’était «pas question, dans ces conditions, de nommer dans l’immédiat un nouveau directeur à Alger ».