Christophe Castaner a estimé vendredi que les suicides dans la police n’étaient pas une «fatalité» en promettant de mettre «les bouchées doubles» pour lutter contre ce fléau persistant dans l’institution: depuis le début de l’année, 24 policiers se sont donné la mort.
«La police et la gendarmerie ne sont pas malades du suicide», a-t-il déclaré lors d’une visite à l’hôpital des gardiens de la paix à Paris. Le ministre de l’Intérieur n’a pas annoncé un nouveau programme de lutte et de prévention des suicides mais a promis une accélération dans la mise en oeuvre du plan lancé en 2018 par son prédécesseur, Gérard Collomb, après une année 2017 déjà marquée par une recrudescence des suicides au sein des forces de l’ordre.
Christophe Castaner a annoncé la création d’une «cellule alerte prévention suicide» pour la police nationale pilotée par Noémie Angel, membre de l’Inspection générale de l’administration (IGA). Cette cellule aura pour mission de porter le plan d’actions et sera également chargée de faire des propositions au ministre.
Un numéro de téléphone dédié, disponible 24h/24, permettra de signaler les risques et de mettre les personnes en souffrance en relation avec des psychologues. Castaner a redit l’importance de la hiérarchie dans la prévention du suicide en estimant qu’elle devait être «une vigie attentive et bienveillante» en écho aux récriminations récurrentes des syndicats et collectifs de policiers souvent critiques sur son rôle.
Selon le ministre, le suivi psychologique, médical et social «dans la durée» doit être amélioré, par exemple en ce qui concerne les agents revenant de maladie ou d’arrêt de travail. Ce chantier a déjà été lancé au sein de la Police nationale. Vingt-quatre policiers et deux gendarmes se sont donné la mort depuis janvier. En 2018, 35 policiers et 33 gendarmes se sont suicidés, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur.