Une quarantaine d’organisations des droits de l’Homme et de la presse ont appelé aujourd’hui à la «libération immédiate» d’un journaliste mozambicain arrêté début janvier dans le nord du Mozambique, où il couvrait les violences liées à une insurrection islamiste.
«Nous appelons les autorités mozambicaines à libérer immédiatement et sans condition» Amade Abubacar et à «permettre à tous les journalistes de travailler librement et en toute sécurité», écrivent les organisations dont Human Rights Watch (HRW), Amnesty International et Reporters sans frontières (RSF) dans un communiqué commun. Amade Abubacar est «un prisonnier de conscience uniquement détenu pour son travail», ont-elles encore affirmé.
Le journaliste, qui travaille pour une radio locale (Rádio e Televisao Comunitária Nacedje de Macomia), a été interpellé le 5 janvier par la police alors qu’il interrogeait les habitants d’un village attaqué par des islamistes. Il est détenu dans le centre pénitentiaire de Mieze, dans la province du Cabo Delgado (nord). Sa famille n’est pas autorisée à lui rendre visite, selon les organisations signataires du communiqué.
Amade Abubacar n’a pas encore été formellement inculpé et la date de son procès n’a pas encore été fixée. Or la loi mozambicaine prévoit que la durée de la détention ne peut pas excéder 90 jours en l’absence d’inculpation. La détention d’Amade Abubacar «viole par conséquent la constitution mozambicaine», soulignent les organisations qui dénoncent «le harcèlement et la répression des journalistes dans le Cabo Delgado», en proie à des troubles.