Le Premier ministre palestinien Mohammad Chtayyeh a annoncé samedi la composition de son gouvernement, composé de fidèles du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.
M. Chtayyeh, nommé Premier ministre en mars, a annoncé la formation de son cabinet lors d’une cérémonie officielle à Ramallah, en Cisjordanie occupée, en présence de M. Abbas. Les ministres ont prêté serment.
La plupart des postes clé n’ont pas changé. Les portefeuilles des Affaires étrangères et des Finances restent aux mains de Ryad al-Malki et de Choukri Bichara.
Le gouvernement est composé de beaucoup d’alliés de longue date de Mahmoud Abbas même si plusieurs petites formations politiques sont également représentées.
Plusieurs partis, dont le Front populaire de libération de la Palestine, ont refusé d’y participer, appelant à un gouvernement d’union qui engloberait le parti Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza et grand rival du Fatah de M. Abbas.
Atef Abouseif, porte-parole du Fatah dans la bande de Gaza attaqué en mars par un groupe d’hommes dans la bande de Gaza, devient ministre de la Culture.
Selon des experts, la décision du président palestinien de confier à M. Chtayyeh, l’un de ses fidèles, la tâche de former un nouveau gouvernement était destinée à isoler davantage le Hamas.
Les deux mouvements sont à couteaux tirés depuis que le Hamas a pris le contrôle de l’enclave palestinienne en 2007, au terme d’une quasi-guerre civile avec le Fatah, un an après avoir remporté les élections parlementaires.
Mohammad Chtayyeh a remplacé Rami Hamdallah qui dirigeait le gouvernement depuis 2014 et qui était perçu comme plus indépendant politiquement.
Le Hamas a accusé le Fatah de prendre le pouvoir par la force en nommant ce nouveau gouvernement, alors que celui de M. Hamdallah avait été, lui, approuvé par le mouvement islamiste.
« En dépit de l’arrivée de technocrates et de figures politiques de plus petites factions de gauche, le nouveau gouvernement reste rempli de soutiens du président, ce qui soulève des questions sur (…) l’indépendance que le Premier ministre aura », a estimé Hugh Lovatt, expert au centre de réflexion European Council of Foreign Relations.
Depuis 2007, tous les efforts de réconciliation entre le Fatah et le Hamas ont échoué, figeant le paysage politique: le Parlement, dominé par le Hamas, ne siège pas et le président Abbas, au pouvoir depuis 2005 et dont le mandat a expiré depuis 2009, dirige toujours l’Autorité palestinienne.