Quatre jeunes filles ont affirmé avoir été déshabillées dans un commissariat de la banlieue sud-est d’Alger suite à leur arrestation lors d’une manifestation populaire samedi 13 avril. La Sûreté de la wilaya (préfecture) d’Alger a démenti les accusations. Les quatre filles ont décidé de saisir la justice.
Samedi 13 avril, lors d’une manifestation populaire à la Grande poste d’Alger, quatre militantes du Mouvement démocratique et social (MDS) et du Rassemblement action jeunesse (RAJ) ont été interpellées et transférées vers un commissariat de la ville de Baraki, dans le sud-est d’Alger. Pendant leur garde à vue, les quatre jeunes filles auraient été dénudées. Elles ont décidé de porter plainte contre les autorités sécuritaires et le ministère de l’Intérieur.
Contactée par le site d’information Tout sur l’Algérie (TSA), Inès, l’une des prévenues, a affirmé qu’«un agent femme en civil est venue. Elle nous a pris une à une dans une chambre isolée. Elle m’a demandé de me déshabiller intégralement». «Je lui ai dit: « pourquoi? Je n’ai rien fait de grave ». Elle m’a répondu: « ne m’apprends pas mon travail, enlève tes habits et ne me parle pas »», a-t-elle raconté.
Dans un communiqué de presse, les services de Sûreté de la wilaya d’Alger ont réfuté les accusations des plaignantes, affirmant que les faits qui leur sont reprochés sont «sans fondement, et visent à ternir l’image de ce corps sécuritaire dont les services ne cessent de veiller à garantir le respect strict des lois de la République et les principes des droits de l’Homme tout en préservant la dignité des citoyens», selon TSA.Les quatre militantes ont décidé de porter plainte et de saisir la justice, a indiqué Me Fetta Sadat, membre du collectif d’avocats chargé de défendre les plaignantes. S’exprimant lors d’une déclaration à TSA, l’avocate a précisé qu’en plus de l’agent de police, son supérieur et le commissaire de Baraki, la plainte vise également le directeur général de la Sûreté nationale (DGSN), le directeur de la Sûreté de la wilaya d’Alger et le ministère de l’Intérieur.