La contribution des femmes à la non-prolifération des armes nucléaires pourrait permettre d’éviter une catastrophe mondiale, estime une chroniqueuse de Foreign Policy. Pour le moment, peu nombreuses sont celles qui se sont fait connaître dans ce domaine.
L’augmentation du nombre de femmes dans le domaine du contrôle des armes nucléaires pourrait diminuer les risques d’une «apocalypse», écrit Xanthe Scharff, co-fondatrice de l’organisation Fuller Project for International Reporting, dans son article pour Foreign Policy.
Elle indique que lorsque les femmes ne participent pas aux discussions sur les problèmes nucléaires la prise de risques est plus probable, tandis que les accords sont plus susceptibles de ne pas être respectés et les idées novatrices risquent d’être négligées.Selon une étude de la Royal Society citée par Mme Scharff, les hommes ont davantage tendance à faire preuve d’une confiance excessive lors des simulations de scénarios de guerre. La même étude prouve que dans le cas d’un conflit aux enjeux élevés cette confiance risque de se traduire par une attaque contre un ennemi présumé.
Par ailleurs, l’auteur estime que les négociations sur la non-prolifération des armes nucléaires pourraient être plus productives avec la participation des femmes. Elle rappelle que 33 pays dont l’Iran, l’Irak, l’Égypte, la Libye et la Syrie n’ont pas envoyé de femmes à la conférence d’examen du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires de 2015.
Dans le même temps, Mme Scharff indique que les femmes jouent depuis toujours un rôle important dans les mouvements pacifistes. Elle cite notamment l’exemple de Dagmar Wilson, activiste antinucléaire qui a fondé en 1961 le mouvement Women Strike for Peace dont les efforts ont en partie contribué à la signature du traité d’interdiction partielle des essais nucléaires en 1963.
Une autre femme politique qui s’est fait connaître dans ce domaine est Wendy Sherman. Cette ancienne secrétaire d’État adjointe des États-Unis s’est vu décerner la médaille de la Sécurité nationale par Barack Obama pour son travail qui a contribué à la signature de l’accord sur le programme nucléaire iranien.
Néanmoins, selon Xanthe Scharff, le rôle des femmes dans la politique de Washington est toujours marginal. Entre 1970 et 2019, seuls 11 des 68 responsables haut placés du Département d’État américain étaient des femmes. Dans le Département de l’Énergie, elles ne sont que cinq sur 36, et dans le Département de la Défense — cinq sur 63.
L’auteur conclut que la participation plus active des femmes dans ce domaine n’est pas qu’une question de justice sociale. La sécurité nucléaire étant un dossier dont les enjeux sont très importants, il ne faut pas récuser leurs talents.