Le fondateur de WikiLeaks a reçu un prix Nobel récompensant son travail

Le fondateur de WikiLeaks a reçu un prix récompensant son travail lors d’une cérémonie organisée par un groupe de députés européens. Julian Assange ayant été arrêté le 11 avril à Londres, c’est la lauréate du prix Nobel de la paix en 1976 qui s’est tenue à sa place. Il n’a cependant pas reçu l’asile en Europe et risque une extradition vers les USA.

Julian Assange compte parmi les trois lauréats du prix décerné chaque année par la Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL), un groupe politique du Parlement européen, aux journalistes, lanceurs d’alerte et défenseurs du droit à l’information. La cérémonie a été organisée au Parlement européen, peut-on lire sur le site de ce groupe de députés.

Ce prix a été créé l’an dernier en l’honneur de Daphne Galizia, une journaliste d’investigation maltaise assassinée en 2017. Le but est d’honorer des individus ou groupes «intimidés ou poursuivis pour avoir révélé la vérité».Le fondateur de WikiLeaks étant détenu dans une prison à Londres, c’est Mairead Corrigan, lauréate du prix Nobel de la paix en 1976, qui a reçu son prix le 16 avril à Strasbourg.

Les deux autres lauréats sont Rui Pinto, le lanceur d’alerte des Football Leaks actuellement détenu au Portugal, et Yasmine Motarjemi, ancienne cadre de Nestlé qui a dévoilé les défaillances de la sécurité alimentaire chez cette multinationale suisse.

Selon GUE/NGL, chacun d’entre eux obtiendra une récompense de 5.000 euros.

Julian Assange est recherché par la justice de plusieurs pays. Il risque d’être extradé aux États-Unis où il fait objet de poursuites judiciaires. Il est en effet accusé d’avoir publié en 2010 de nombreux documents classifiés américains concernant les guerres en Irak et en Afghanistan.

Il est également accusé de viol et d’agression sexuelle par deux Suédoises, ce qu’il a nié. En 2012, M. Assange avait trouvé asile à l’ambassade de l’Équateur à Londres afin d’éviter l’extradition vers la Suède. La police suédoise a stoppé son enquête en 2017.Le 11 avril, l’Équateur a privé le fondateur de WikiLeaks de son droit d’asile diplomatique. La police britannique a ensuite annoncé que M. Assange avait été arrêté conformément à un mandat délivré en 2012 pour non comparution au tribunal.

Par la suite, les parlementaires allemands Heike Hansel et Sevim Dagdelen, du parti allemand de gauche Die Linke, et la députée européenne espagnole Ana Miranda ont appelé leurs pays respectifs à accorder l’asile au fondateur de WikiLeaks.

Des appels semblables ont été lancés en France par la secrétaire d’État des Affaires étrangères, Amélie de Montchalin, par le chef de file de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon et par le président de Debout la France, Nicolas Dupont-Aignan. En 2015, Paris n’avait pas donné suite à la demande d’asile de Julian Assange.