Le ministre de l’Intérieur a déclaré vendredi qu’il ne recevrait les syndicats de police sur la question des suicides au sein des forces de l’ordre qu’après l’installation officielle de la cellule de prévention annoncée la semaine dernière.
Les syndicats de policiers, qui ont appelé à des rassemblements silencieux partout en France vendredi à la mi-journée après deux nouveaux suicides jeudi, demandaient à être reçus «en urgence» par Christophe Castaner.
La mise en place d’une «cellule de vigilance» dirigée par Noémie Angel, membre de l’Inspection générale de l’administration (IGA), pour prévenir les suicides dans la police a été annoncée vendredi dernier par le ministre. «J’installerai officiellement cette cellule le 29 avril», a dit Christophe Castaner lors d’une conférence de presse. «Et je proposerai aux syndicats de les recevoir ensuite dans ce cadre.»
Cette cellule sera présidée par Jean-Louis Terra, professeur de psychiatrie à l’université de Lyon 1 et chef de service de psychiatrie de secteur au centre hospitalier Le Vinatier, à Lyon, a annoncé Christophe Castaner. Selon l’intersyndicale qui regroupe les représentants des divers corps de la police, 28 policiers se sont donné la mort depuis le début de l’année.
«Le suicide n’est hélas pas un problème que nous allons régler du jour au lendemain avec de grandes déclarations», a dit Christophe Castaner, qui a reconnu «la pression extrêmement forte» pesant sur les policiers, particulièrement depuis le début de la crise des «Gilets jaunes», en novembre dernier.
Le directeur général de la police nationale, Eric Morvan, a apporté son soutien aux policiers dans une circulaire adressée jeudi à ses services, dont Reuters a eu connaissance. «Alors que la sollicitation opérationnelle atteint un niveau inédit, l’attention soutenue de la hiérarchie de tous grades doit être portée à la communauté professionnelle dans le cadre d’un management attentif et bienveillant», écrit-il notamment.