Une journaliste suédoise a été expulsée du Venezuela jeudi juste après son arrivée à Caracas à bord d’un vol en provenance de Paris, selon le récit qu’elle a fait sur Twitter, confirmé par un syndicat de journalistes vénézuéliens.
«Je suis en train d’être expulsée sans aucune raison», a écrit Annika Rothstein avant le décollage du vol retour de l’appareil d’Air France qui l’avait emmenée jusqu’à l’aéroport de Caracas. «Je suis assise dans l’avion et je pleure. Ils m’ont pris mon passeport et je ne sais pas où sont mes affaires», a-t-elle ajouté.
Annika Rothstein, qui a travaillé au Venezuela comme journaliste par le passé, avait été interpellée peu avant, à sa descente d’avion à Caracas, par quatre soldats, puis interrogée, a indiqué à l’AFP Marco Ruiz, le secrétaire général du Syndicat national des travailleurs de la presse du Venezuela (SNTP). «C’est récurrent. Ils ne donnent aucune explication», a-t-il dit. «J’imagine que c’est dû au fait qu’Annika n’avait pas de visa de travail. Mais l’absence de visa ne devrait pas conduire automatiquement à l’expulsion».
Sans évoquer explicitement le cas de la journaliste, le ministre vénézuélien des Affaires étrangères Jorge Arreaza a écrit sur Twitter dans la soirée: «Les journalistes du monde entier savent bien que (…) pour travailler légalement au Venezuela, ils doivent tout d’abord être accrédités». «Il y a au Venezuela 50 médias étrangers dont le personnel est dûment accrédité», a-t-il affirmé.
Le 27 février dernier, Annika Rothstein s’était exprimée devant le Parlement vénézuélien, seul organe du pouvoir vénézuélien contrôlé par l’opposition au président Nicolas Maduro, pour dénoncer l’agression dont elle a dit avoir été victime de la part de «colectivos» quelques jours plus tôt. Les «colectivos» sont des groupuscules fidèles au pouvoir dont l’opposition affirment qu’ils sont en fait des «paramilitaires» faisant usage de la force.
Ces dernières années, plusieurs journalistes étrangers ont été arrêtés et expulsés du Venezuela car ils ne disposaient pas de visa de travail. En janvier, Pierre Caillé et Baptiste des Monstiers, deux reporters de l’émission «Quotidien» de la chaîne française TMC qui n’avaient pas les permis requis, ont ainsi été arrêtés à Caracas. Ils filmaient aux alentours du palais présidentiel, quelques jours après que l’opposant Juan Guaido se soit auto-proclamé président par intérim. Ils ont ensuite été expulsés.