Ankara trouve infondées les craintes des États-Unis estimant que les systèmes S-400, que la Turquie recevra de Russie, pourraient être utilisés pour recueillir des informations sur le fonctionnement du F-35 américain.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a qualifié d’«irréalistes» «les allégations» selon lesquelles les systèmes antiaériens russes S-400 pourraient s’infiltrer dans les chasseurs furtifs F-35 américains, écrit l’agence Anadolu.
«La Syrie dispose des S-400 aussi. Les F-35 des États-Unis et d’Israël ont survolé plusieurs fois la Syrie. Les S-400 se seraient infiltrés dans les F-35 déjà alors», a-t-il indiqué au cours d’une réunion tripartite avec ses homologues polonais, Jacek Czaputowicz, et roumain, Teodor Melescanu.
Début avril, Air Force Times, se référant à un ancien expert en radar et en armement, a écrit que les vols de F-35 à proximité du système S-400 au fil du temps pourraient permettre à la Russie d’en apprendre davantage sur les capacités de furtivité de ces chasseurs américains. Selon le journal, même l’utilisation des F-35 depuis la base aérienne turque d’Incirlik pourrait devenir difficile si un S-400 était à proximité.
Signé fin 2017, le contrat russo-turc sur les S-400 prévoit la livraison de ces systèmes pour juillet 2019. Le ministre turc de la Défense nationale, Hulusi Akar, a récemment annoncé que la Turquie commencerait à déployer les S-400 sur son territoire en octobre 2019.
Les États-Unis exercent des pressions sur la Turquie pour qu’elle renonce à l’acquisition des systèmes russes S-400, menaçant de refuser de lui livrer des chasseurs F-35.
Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a confirmé le 3 avril que la Turquie n’allait pas abandonner l’idée d’acheter des systèmes S-400 russes, soulignant que c’était «une affaire conclue, une question réglée».