Un Casque bleu de l’ONU au Mali a été tué et quatre autres blessés samedi par l’explosion d’une mine au passage de leur convoi dans le centre du pays, a annoncé la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).
Cette attaque intervient alors que le président Ibrahim Boubacar Keïta poursuit ses consultations pour désigner un nouveau Premier ministre, après la démission jeudi du chef du gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga, moins d’un mois après la tuerie de quelque 160 civils peuls dans le centre du pays et une série de manifestations contre la gestion de l’Etat. Le chef de la Minusma, Mahamat Saleh Annadif, « condamne fermement l’attaque lâche perpétrée contre un convoi de la Minusma qui a causé la mort d’un Casque bleu suite à l’explosion d’une mine ou d’un engin explosif (IED), sur l’axe Douentza-Boni ce matin », selon un communiqué.
Un « bilan provisoire indique que quatre autres soldats de la paix ont été blessés », ajoute le texte, qui ne précise pas la nationalité des victimes. « Une force de réaction rapide a immédiatement été déployée », selon la même source. La Minusma est la plus coûteuse en vies humaines des opérations actuelles de maintien de la paix de l’ONU, avec plus de 190 morts depuis son déploiement en 2013, dont près de 120 dans des actes hostiles, soit plus de la moitié des Casques bleus tués dans le monde depuis cinq ans.
En janvier, 11 casques bleus tchadiens ont été tués au cours de l’engagement le plus grave pour les forces de l’ONU. Trois Casques bleus guinéens en permission ont été tués le 23 février par des bandits présumés sur une route menant de la capitale Bamako en Guinée voisine. Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit. Quelque 15.000 casques bleus se trouvent sur place depuis la signature d’un accord de paix en 2015 entre le gouvernement et des groupes armés. Mais des zones entières du pays échappent encore au contrôle des forces maliennes, françaises et de l’ONU, régulièrement visées par des attaques, malgré la signature en mai-juin 2015 de cet accord de paix, censé isoler définitivement les djihadistes, mais dont l’application accumule les retards. Depuis 2015, ces attaques se sont étendues au centre et au sud du Mali et le phénomène déborde sur les pays voisins, en particulier le Burkina Faso et le Niger, se mêlant très souvent à des conflits intercommunautaires. (Belga)