Ambassadeur de France aux États-Unis depuis 2014, Gérard Araud a pris sa retraite en lançant une pique contre l’administration Trump, en abordant le sujet d’Israël sur la situation des Palestiniens ou encore en comparant les Gilets jaunes aux partisans de Donald Trump.
À l’occasion de son départ à la retraite, Gérard Araud, ambassadeur aux États-Unis, ancien ambassadeur en Israël et représentant de la France au Conseil de sécurité de l’Onu, a donné une série d’interviews principalement à la presse anglophone dans lesquelles il s’est exprimé sur la situation au Moyen-Orient et sur la politique de Donald Trump.
Dans un entretien accordé au quotidien britannique The Guardian, il a comparé l’administration du Président américain à la cour de Louis XIV: «C’est comme [essayer] d’analyser la cour de Louis XIV. Vous avez un vieux roi, un peu lunatique, imprévisible, mal informé, mais il veut être le seul à décider.»
Le diplomate a adressé également un avertissement à Londres, engagé dans une procédure de divorce avec l’UE, en prolongement de sa critique de M.Trump: «Ils [l’administration Trump] ne pensent pas d’abord à la coopération multilatérale. Et deuxièmement, ils n’ont aucune affection envers les Européens. Ils traitent les Européens comme ils traitent les Chinois. Quand les Britanniques tenteront de négocier un accord de libre-échange, il y aura du sang sur les murs et ce sera du sang anglais».Évoquant la situation autour des Palestiniens, l’ex-diplomate français a qualifié Israël d’«État d’apartheid» dans une interview à The Atlantic tenue en anglais.
«[Les Israéliens] ne feront pas d’eux des citoyens d’Israël. Donc ils vont devoir officialiser la situation qui est, nous le savons, une situation d’apartheid. Il y aura officiellement un État d’apartheid. C’est en réalité déjà le cas», a-t-il déclaré.
Dans le même entretien, M.Araud a dénoncé la gestion du dossier par l’administration Trump, maintenant sa position pessimiste sur l’avenir des négociations entre Israël et l’Autorité palestinienne.
«Le problème est que la disproportion de pouvoir est telle entre les deux parties que la plus forte peut conclure qu’elle n’a aucun intérêt à faire des concessions […]. Le statu quo est extrêmement confortable pour Israël», a-t-il souligné.
En outre, il a comparé les Gilets jaunes à ceux qui avaient voté pour Donald Trump en 2016, «ce sont des gens venant de petites villes, de zones rurales ou de la classe moyenne inférieure qui disent: « Nous avons été laissés pour compte »».