La justice française a condamné l’ambassade d’Algérie en France

La justice française a condamné l’ambassade d’Algérie en France pour maltraitance envers des employés et non-respect du Code du travail, selon une enquête du journal Le Parisien.

L’ambassade d’Algérie en France a été condamnée plusieurs fois pour «des violences sur les employés et le non-respect du Code du travail» français, a révélé le journal Le Parisien dans une enquête réalisée auprès des victimes. Selon la même source, bien qu’ayant obtenu gain de cause, les victimes n’ont toujours pas été dédommagées par l’ambassade algérienne.

Dans son enquête, le journal a notamment interrogé Abdelkrim, 53 ans et Anis, 37 ans, tous deux pères de deux enfants.La première victime a affirmé au média qu’après 23 ans comme conducteur d’officiels au sein de l’ambassade d’Algérie, il a été mis à pied fin 2013 à la suite d’un changement de direction, «sans sommation ni explication». Après trois mois sans salaire, il a été rappelé pour être licencié, précise le quotidien.

À la suite d’une action en justice, le tribunal a condamné l’État algérien «à payer près de 100.000 euros pour licenciement sans cause réelle et sérieuse, mais aussi pour travail dissimulé». En effet, Abdelkrim travaillait 15 heures par jour, sans que ses heures supplémentaires ne soient comptabilisées sur ses fiches de paye. L’ambassade lui payait chaque mois ses heures supplémentaires par des virements de 400 euros sur son compte, sans payer les charges à l’État français.Anis, quant à lui, a déclaré avoir été agressé physiquement par son supérieur et avoir reçu son 13e salaire directement par virement, sans être déclaré.

«J’ai été étranglé devant témoin par mon supérieur hiérarchique qui est un diplomate », a-t-il affirmé. «J’ai pris des coups, j’ai été insulté, on m’a poussé dans les escaliers», a-t-il précisé, ajoutant qu’après un arrêt de travail suite à cet «accident du travail», il a demandé à changer d’affectation, «mais cela a été refusé». Le tribunal a condamné l’ambassade d’Algérie à verser près de 70.000 euros de dommage à Anis. Cependant, le plaignant n’a toujours pas reçu de dédommagement, informe le quotidien.Enfin, Le Parisien affirme que malgré sa condamnation, si l’Algérie ne veut pas payer, il n’existe «aucun moyen d’obliger cet État à le faire». Contactée par le média, l’ambassade d’Algérie a refusé de réagir.