Japon : les réacteurs nucléaires non conformes aux normes antiterroristes menacés d’arrêt

L’Autorité nucléaire japonaise a menacé ce mercredi les compagnies d’électricité d’ordonner l’arrêt des réacteurs nucléaires qui ne seraient pas mis en conformité face au risque d’accident grave lié au terrorisme.

Lors d’une réunion des membres de l’instance ce mercredi, le président, Toyoshi Fuketa, s’est inquiété du fait que «les délais initialement impartis pour les travaux de mise aux normes tendent à ne pas être respectés» et que les compagnies demandent à bénéficier de temps supplémentaire. Par le passé, leurs demandes étaient souvent validées comme de simples formalités mais, depuis que l’autorité est dirigée par Toyoshi Fuketa, elle se montre plus sévère.

Ce Mercredi, ses cinq membres ont d’un commun accord prévenu que «le principe de base» serait à présent «de stopper les centrales» où les dispositions face aux accidents résultant notamment d’actes terroristes n’auront pas été prises à temps. Les normes de sûreté des centrales nucléaires japonaises ont été réformées et durcies en 2013 à la suite de la catastrophe atomique de Fukushima provoquée le 11 mars 2011 par un violent tsunami. Depuis, plusieurs réacteurs ont reçu de l’autorité un feu vert technique et ont redémarré, mais avec des conditions non suspensives: l’une d’elles est que les opérateurs ont cinq ans pour mettre aux normes les installations. L’engagement de réaliser ces travaux et la soumission d’un dossier détaillant le chantier prévu sont déterminants.

Durant la réunion de ce mercredi, diffusée sur internet, les cinq membres de l’Autorité nucléaire ont jugé tour à tour que les justifications n’étaient pas recevables en l’état. La discussion a été initiée par une requête de la compagnie régionale Kyushu Electric Power, souhaitant obtenir un délai supplémentaire dans sa centrale Sendai (sud-ouest). Dans le cas de cette installation, les travaux de mise aux normes, face par exemple à une chute d’avion intentionnelle, sont censés être achevés d’ici au printemps 2020.

Si ces échéances ne sont pas tenues, cela signifie que les installations ne sont pas compatibles avec les normes et qu’elles ne doivent pas être autorisées à continuer de fonctionner, ont conclu les experts de l’Autorité. La centrale Sendai n’est pas la seule visée, et, après cette réunion, les actions de toutes les compagnies d’électricité dévissaient à la Bourse de Tokyo.