Utilisation de SI-VIC dans le contexte des Gilets Jaunes : l’Ordre a saisi la DGS et la CNIL

Le Canard enchaîné a publié des preuves d’un fichage très détaillé qui recense les Gilets jaunes blessés transportés dans les Hôpitaux de Paris. L’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) et l’Agence régionale de santé (ARS) insistent sur le fait qu’il ne s’agit en aucun cas d’un véritable fichage.

Le Canard enchaîné a rendu public des extraits d’un fichier de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris très détaillé qui recense les blessés lors des manifestations des Gilets jaunes. L’AP-HP et l’ARS assurent de leur côté que les notes conservées au moment des prises en charge «ne pouvaient être considérées comme du fichage», mais juste «pour la régulation sanitaire».

Le fichage se serait reproduit lors de l’acte 23 des Gilets jaunes malgré la saisie de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) par l’Ordre des médecins.Ce fichier intitulé «Système d’information pour le suivi des victimes» (SI-VIC) a en fait été créé après les attentats de Paris pour réguler l’afflux des victimes aux urgences «en cas de situations sanitaires exceptionnelles», notamment en cas de «grand événement susceptible de conduire à un nombre important de victimes».

En dépit des assertions du directeur général de l’AP-HP Martin Hirsch, selon lesquelles aucune donnée sur la nature des blessures ne figurait sur le fichier, le journal satirique assure le contraire. M.Hirsch n’a cependant pas nié pas que le nom, l’âge, le sexe et l’adresse des patients y figuraient bel et bien.Actualisé en temps réel, ce fichier peut être consulté par l’administration de santé ainsi que par le ministère de l’Intérieur.