Plusieurs associations ont annoncé jeudi qu’elles allaient déposer un recours devant le Conseil d’État pour contester la hausse controversée des frais d’inscription pour les étudiants extra-européens, qui vient d’entrer en vigueur.
Un recours pour « excès de pouvoir » devrait être déposé dans les prochaines semaines et pointer une « rupture d’égalité » entre étudiants extra-européens et européens, a indiqué en conférence de presse Laurence Roques, présidente du Syndicat des avocats de France (SAF) qui soutient cette action au côté notamment du syndicat étudiant de l’Unef.
L’arrêté du ministère de l’Enseignement supérieur instaurant une hausse des frais en licence et master pour les étudiants extracommunautaires a été publié dimanche au Journal officiel, malgré les critiques venues du monde universitaire. A partir de la rentrée prochaine, ces étudiants devront s’acquitter de 2 770 euros en licence et de 3 770 euros en master, soit des frais 15 à 16 fois plus élevés que pour leurs homologues européens.
Lors de la conférence de presse, la présidente de l’Unef Mélanie Luce a dénoncé une décision « discriminatoire » qui instaurera une « sélection sociale » entre les étudiants étrangers. « On oublie pourquoi il est important d’avoir des étudiants étrangers en France, mais la France est devenue ce qu’elle est aujourd’hui aussi parce que des étudiants ont grandi dans des environnements très cosmopolites qui ont enrichi leur éducation », a également affirmé Daniela Susanibar, 21 ans, étudiante en droit à l’université du Panthéon-Sorbonne et représentante des Etudiants péruviens de France. Plusieurs autres associations se sont associées à cet appel tels que le Syndicat national de l’enseignement supérieur (Snesup) ou Les jeunes Burkinabais de France.
Depuis son annonce en novembre, cette hausse de frais universitaires ne cesse de faire des vagues. Plusieurs universités en France ont fait savoir qu’elles n’appliqueraient pas cette mesure en utilisant la possibilité d’exonérer de frais une partie de leurs effectifs. Les non-Européens ayant déjà entamé leurs études en France ne sont pas concernés par cette hausse. Les doctorants en sont aussi dispensés suite à un recul du ministère de l’Enseignement supérieur en février.