Le gouvernement français s’est donné pour but de réduire la part de l’énergie nucléaire dans le mix énergétique du pays en fermant une dizaine de réacteurs et en soutenant l’introduction de ressources renouvelables. Néanmoins deux experts de S&P Global Ratings estiment que cela ne signifie pas pour autant la fin du nucléaire en France.
En novembre dernier, Emmanuel Macron a présenté le projet de Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), outil créé par la loi de transition énergétique. Entre autres, cette stratégie prévoit la fermeture de 14 réacteurs et la baisse de la part du nucléaire pour atteindre 50% du mix énergétique français d’ici 2035.
Néanmoins, selon Pierre George et Claire Mauduit-Le Clercq, respectivement directeur supérieur et directeur d’EMEA Utilities chez S&P Global Ratings, l’énergie nucléaire gardera son rôle «crucial» pour le secteur énergétique français.Dans leur article pour World Nuclear News, ils indiquent que la politique énergétique du gouvernement français n’est susceptible d’entraîner que des changements «marginaux» dans la stratégie d’EDF qui est déjà en train d’introduire les énergies renouvelables dans son mix.
Le premier fournisseur d’électricité en France doit réduire sa capacité nucléaire de 12,6 gigawatts sur les 63 gigawatts dont il dispose actuellement. Selon les experts, cette baisse sera graduelle. En outre, à part les deux réacteurs de la centrale de Fessenheim, aucune autre fermeture n’est programmée avant 2027.
D’ailleurs, il n’y a pas de changements majeurs dans les projets d’investissements d’EDF. La société n’a pas renoncé à son projet de rénovation du parc nucléaire français Grand Carénage qui prévoit la prolongation de la période d’exploitation des centrales nucléaires jusqu’à 50 ans.
La PPE ne prévoit pas la fin de l’énergie nucléaire en France, concluent les auteurs de l’article. Ils estiment qu’après 2021, le gouvernement français pourrait examiner de nouveaux projets nucléaires si cela s’avère économiquement viable.