Les Etats-Unis ont de nouveau exhorté ce mercredi les autorités birmanes à libérer les deux journalistes de Reuters emprisonnés pour avoir enquêté sur un massacre de Rohingyas, au lendemain du rejet de leur recours devant la Cour suprême.
La porte-parole de la diplomatie américaine, Morgan Ortagus, a estimé que cette décision de la plus haute juridiction du pays envoyait «un signal profondément négatif sur la liberté d’expression» en Birmanie.
«Les Etats-Unis sont vivement préoccupés par les arrestations récentes de reporters, militants politiques, membres de la société civile et comédiens satiriques en Birmanie», a poursuivi la porte-parole du département d’Etat. «Nous exhortons la Birmanie à protéger les libertés durement gagnées, à empêcher une nouvelle régression sur les récents gains démocratiques et à réunir ces journalistes avec leurs familles», a-t-elle indiqué, dans un communiqué.
Les reporters de Reuters Wa Lone et Kyaw Soe Oo ont été arrêtés en décembre 2017 et condamnés à sept ans de prison pour avoir enfreint la loi sur les secrets d’Etat qui date de l’époque coloniale. Leur enquête leur a valu la semaine dernière le prix Pulitzer, plus haute récompense du journalisme aux Etats-Unis. La cheffe de facto du gouvernement birman et prix Nobel de la paix, Aung San Suu Kyi, a jusqu’à présent refusé d’intervenir dans ce dossier, invoquant l’indépendance de la justice.