Deux couples de «gilets jaunes» mis en examen

Deux couples de «gilets jaunes» habitant dans les Alpes-de-Haute-Provence ont été mis en examen pour «association de malfaiteurs» après une série de sabotages sur les réseaux d’autoroute, de téléphone ou d’énergie dans le sud-est, a appris l’AFP ce vendredi auprès du parquet.

Les deux hommes âgés de 51 et 25 ans, et une femme de 54 ans ont été placés en détention tandis qu’une femme de 20 ans, enceinte, a été placée sous contrôle judiciaire. Tous se sont revendiqués comme étant des «gilets jaunes». L’équipe est tout d’abord soupçonnée d’avoir passé, le 21 décembre 2018, un appel anonyme aux exploitants de l’autoroute A51, les menaçant de «rendre aveugle» le réseau et ses dispositifs de sécurité dans les Alpes de Haute-Provence.

En janvier et février 2019, ils sont soupçonnés d’être passés à l’acte, dégradant le réseau de fibre optique en plusieurs points. Cette action a rendu «temporairement inutilisable des biens publics mais aussi empêché pendant plusieurs heures l’utilisation de l’autoroute», a expliqué le procureur de la République de Digne-les-Bains, Stéphane Kellenberger. Il a relevé un «risque immédiat pour la sécurité», «les bornes d’appel, communications et panneaux d’information étant inactivées».

Les enquêteurs ont ensuite procédé à des rapprochements avec sept autres faits dans la région, concernant des installations d’EDF, Orange ou Engie, entre janvier et le 13 avril. «Ces faits privaient communes et riverains de téléphonie, réseau et électricité pendant plusieurs heures, ils portaient atteinte aux services d’urgence et de sécurité», a souligné le parquet qui avait ouvert une information judiciaire le 15 mars.

«Le couple le plus âgé a reconnu la plupart des faits. Le couple le plus jeune a seulement reconnu sa participation à certains d’entre eux», a précisé le magistrat. Outre l’association de malfaiteurs, ils sont notamment poursuivis pour destructions, dégradations et détériorations graves, ou encore mise en danger de la vie d’autrui. Les investigations, confiées à un juge d’instruction, doivent se poursuivre.