Washington a condamné la ressortissante russe détenue aux États-Unis Maria Boutina à la prison ferme

Un tribunal de Washington a condamné la ressortissante russe détenue aux États-Unis Maria Boutina à 18 mois de prison pour «collusion ayant pour objectif un travail illicite pour les intérêts du gouvernement russe». L’ambassade du pays a pour sa part exigé sa libération immédiate.

Détenue depuis plus de neuf mois aux États-Unis, la citoyenne russe Maria Boutina a été condamnée ce vendredi 26 avril à un an et demi de prison par la justice américaine. La jeune femme de 30 ans a été reconnue coupable de collusion en vue de mener aux États-Unis un travail non autorisé pour les intérêts du gouvernement russe.

Si la défense espérait que la jeune femme serait condamnée à la durée qui correspond à la période de sa détention, l’accusation a bien insisté sur un an et demi d’incarcération.

La juge Tanya Chutkan a déclaré que la violation que la Russe avait reconnue mettait en danger la sécurité nationale des États-Unis.

«Étudiante, […] elle voulait non seulement apprendre sur le système politique des États-Unis. Elle voulait recueillir des informations […] qui auraient pu profiter aux autorités russes», a estimé la juge.

La justice a en outre approuvé le retour de Boutina en Russie une fois sa peine purgée.

L’avocat de Boutina, Robert Driscoll, a pour sa part fait savoir aux journalistes que le fait que sa cliente soit citoyenne russe a eu un impact négatif sur le verdict. Selon lui, elle sera libérée en novembre prochain.Réaction de l’ambassade

L’ambassade russe à Washington a exigé la libération immédiate de Maria Boutine, ajoutant qu’elle lui fournira l’aide consulaire et juridique.

Et de la qualifier de «prisonnière politique, victime de provocation des services spéciaux».

​Maria Boutina, 30 ans, arrêtée en juillet dernier aux États-Unis et inculpée pour «collusion» visant à «promouvoir les intérêts de la Russie», avait reconnu avoir cherché à ouvrir, dès 2015, «des canaux de communication officieux avec des Américains influents» au profit des autorités russes.

Boutina a accepté de plaider coupable, sinon elle aurait encouru une peine plus lourde à l’issue d’un procès.