Les enfants nés de mères yazidies violées par des djihadistes du groupe État islamique (EI) ne sont pas considérés comme Yazidis et ne pourront pas rejoindre la communauté dans le nord de l’Irak, a annoncé le Conseil spirituel suprême de cette minorité.
Persécutée par les djihadistes, la minorité yazidie en Irak comptait un temps 500.000 personnes dans son foyer historique des monts Sinjar (nord-ouest), avant que les combattants de l’EI ne s’emparent de la région en 2014. Les hommes yazidis ont été tués, les garçons forcés à combattre dans les rangs de l’EI et des milliers de femmes enlevées et réduites à l’état d’esclaves sexuelles. Le sort des enfants nés de viols des Yazidies suscite un vif débat dans la communauté, qui ne reconnait les enfants comme Yazidis que si les deux parents le sont.
La semaine dernière, le chef du Conseil spirituel suprême Hazem Tahsin Said a publié un arrêté «acceptant tous les survivants» des crimes de l’EI, les considérant comme victimes d’actes commis «contre leur volonté». Les militants yazidis ont aussitôt salué une décision «historique» car permettant, selon eux, aux enfants nés de viols de vivre avec leurs proches. Mais samedi, le Conseil a précisé que sa décision «n’incluait pas les enfants nés de viols».