Le président chinois Xi Jinping a exhorté mardi les jeunes à être fidèles au Parti communiste, dans un discours au ton patriotique célébrant le centenaire d’une manifestation étudiante qui a marqué l’histoire du pays.
Dans le cadre solennel du Palais du peuple, qui donne sur la place Tiananmen à Pékin, le numéro un chinois a prononcé un discours d’une heure en hommage au «Mouvement du 4 mai» 1919, lorsque les étudiants de Pékin avaient manifesté contre l’impérialisme des puissances occidentales. Ce mouvement reste considéré comme la première grande manifestation étudiante de l’histoire de la Chine.
«Une personne se couvre de honte si elle n’est pas patriote, si elle trompe ou trahit la patrie», a averti Xi Jinping. «Il n’y a de place nulle part pour ce genre de gens», a-t-il lancé face à un public de milliers de jeunes, de soldats, d’ouvriers et de membres du Parti communiste chinois (PCC). «Dans la Chine d’aujourd’hui, l’essence du patriotisme consiste à conjuguer l’amour du pays avec l’amour du Parti et du socialisme», a martelé Xi Jinping, qui depuis son arrivée au pouvoir fin 2012 a encore renforcé la mainmise du PCC sur la société chinoise. «Dans la Nouvelle ère, les jeunes Chinois écouteront la parole du Parti et marcheront sur ses pas», a-t-il assuré, en référence à la «Nouvelle ère du socialisme à la chinoise» qu’il a dessinée pour le pays à l’horizon 2050.
Le Mouvement du 4 mai 1919, qui avait vu quelque 3000 étudiants de l’Université de Pékin marcher vers la place Tiananmen, avait été déclenché par la décision des puissances occidentales de remettre au Japon les concessions allemandes en Chine au sortir de la Première guerre mondiale.
Son centenaire coïncide avec l’approche d’un autre anniversaire sensible pour le régime communiste: le trentième anniversaire, le 4 juin prochain, du massacre de Tiananmen, qui a mis fin à six semaines de manifestations étudiantes contre la corruption et en faveur de la démocratie. Les étudiants contestataires de 1989 avaient rendu hommage à leurs aînés sur la même esplanade géante du coeur de Pékin. Ces manifestations et la répression sanglante qui les a suivies restent 30 ans plus tard un sujet tabou en Chine.