Séoul engage Pyongyang à agir sur la dénucléarisation pour un allègement des sanctions

La ministre sud-coréenne des Affaires étrangères Kang Kyung-wha a estimé vendredi que Pyongyang devait montrer une dénucléarisation « visible, concrète et substantielle » pour obtenir un allègement des sanctions, alors que les pourparlers entre la Corée du Nord et les Etats-Unis demeurent dans l’impasse.

Mme Kang s’exprimait lors d’une conférence de presse après une mise en garde plus tôt cette semaine de Pyongyang avertissant les Etats-Unis d' »un résultat indésirable » s’ils n’ajustaient pas leur position d’ici la fin de l’année.

Pyongyang et Washington sont en froid depuis l’échec en février du sommet de Hanoï entre le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un et le président américain Donald Trump.

Cette rencontre, la deuxième après le sommet historique de juin 2018, avait achoppé sur un désaccord: le Nord-Coréen réclamait une levée des sanctions trop importante aux yeux de l’Américain, en échange d’un début de dénucléarisation jugé trop timide.

Le président sud-coréen Moon Jae-in a multiplié les efforts diplomatiques pour tenter de relancer le dialogue mais Pyongyang y est resté sourd.

Mardi, la vice-ministre nord-coréenne des Affaires étrangères Choe Son Hui a déclaré: « notre résolution en matière de dénucléarisation reste intacte et nous le ferons quand le moment sera venu » mais « cela ne sera possible que si les Etats-Unis revoient et reformulent leur calcul actuel ».

De son côté, la chef de la diplomatie sud-coréenne a estimé qu’il fallait pour alléger les sanctions que Pyongyang « nous assure être sur la voie d’une dénucléarisation complète ». Les sanctions en place ont été imposées par les Nations unies et pas seulement par Washington, a-t-elle souligné.

« Il doit donc y avoir une action visible, concrète et substantielle dans cette voie pour que la communauté internationale fasse quoi que ce soit à propos des sanctions », a dit la ministre sud-coréenne.

Par ailleurs, Mme Kang a indiqué que Séoul faisait tout son possible pour obtenir la libération de sept transfuges nord-coréens actuellement détenus en Chine.

Selon des organisations de défense des droits de l’homme, qui ont accusé Séoul de chercher un rapprochement avec Pyongyang au détriment des droits humains, les sept Nord-Coréens risquent un rapatriement forcé. Des manifestants se sont réunis devant l’ambassade de Chine à Séoul cette semaine pour demander à Pékin de ne pas les renvoyer en Corée du Nord.

Selon Mme Kang, « le gouvernement sud-coréen participe aux efforts de la communauté internationale et les soutient » dans cette affaire. Mais cette question ne constitue à cette heure pour le gouvernement « pas une priorité » à mettre sur la table des négociations sur la dénucléarisation, a-t-elle dit.

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