Dans une tribune intitulée «Gilets jaunes: Nous ne sommes pas dupes», des centaines de représentants des milieux artistiques, dont des écrivains, des comédiens et des réalisateurs, ont exprimé leur soutien au mouvement qui bat le pavé depuis novembre, précisant qu’il demandait des choses essentielles.
«Nous ne sommes pas dupes ! Nous voyons bien les ficelles usées à outrance pour discréditer les Gilets jaunes, décrits comme des anti-écologistes, extrémistes, racistes, casseurs… La manœuvre ne prend pas, ce récit ne colle pas à la réalité même si médias grand public et porte-parole du gouvernement voudraient bien nous y faire croire» — 1.400 représentants du monde de la culture, dont l’actrice Juliette Binoche, mais aussi les écrivains Édouard Louis et Alain Damasio ont apporté leur soutien au mouvement des Gilets jaunes dans une tribune parue ce samedi 4 mai dans les pages du quotidien Libération.
Les signataires du texte indiquent que ce mouvement «sans précédent dans l’Histoire de la Ve République», mobilisant chaque samedi des milliers de citoyens et soutenu par des millions d’autres, réclame des choses essentielles:
«Une démocratie plus directe, une plus grande justice sociale et fiscale, des mesures radicales face à l’état d’urgence écologique.»
Et de souligner que ce que les manifestants demandaient, ils le demandaient pour toutes et pour tous et que les représentants des métiers de la culture qu’ils sont, signataires de la tribune, étaient totalement concernés par «cette mobilisation historique».
«Les Gilets jaunes, c’est nous», indique le texte.
Revenant sur le bilan de la répression qui ne cesse de s’aggraver, les auteurs de la tribune se demandent comment dans un tel contexte peut être exercé le droit de manifester et jugent que rien ne peut justifier «la mise en place d’un arsenal législatif dit « anticasseur » qui bafoue nos libertés fondamentales».«Nous ne sommes pas dupes ! La violence la plus menaçante est économique et sociale. C’est celle de ce gouvernement qui défend les intérêts de quelques-uns aux détriments de tous et toutes. C’est la violence qui marque les corps et les esprits de celles et ceux qui s’abîment au travail pour survivre», indique l’énoncé.
Le texte a en outre été publié sur la plateforme «nousnesommespasdupes.fr».