En Irak, le « rap islamique » chiite fait des étincelles

Devant l’estrade, une foule d’hommes se frappe la poitrine en rythme: ce pourrait être une scène traditionnelle de l’islam chiite avec ses longues séances de psalmodies, mais la salle est une mosquée et les incantations… un rap pour l’imam Hussein !

En Irak, des groupes se sont formés pour adapter au rap moderne les « latmiyates », ces vers chantés retraçant l’épopée et le martyre des imams et autres figures de l’islam chiite, dans le souci de les mettre au goût du jour et attirer les jeunes.

S’ils électrisent des foules, ces groupes s’attirent aussi les foudres de dignitaires religieux choqués de voir la tradition malmenée dans le sud chiite, rural et tribal, où les séances de « latmiyates » se limitent à des psalmodies uniquement rythmées par le bruit des coups qui s’abattent sur les poitrines du public en signe de deuil.

Le « rap islamique » est « une perversion » qui « n’a rien à voir avec l’islam », ce sont « des absurdités »: l’imam Latif al-Amidi, coiffé du turban noir des descendants du prophète Mahomet ne mâche pas ses mots.

Pour lui, il est interdit de mêler religion et musique ou percussion occidentale –des « péchés » selon lui–, quelle que soit la raison invoquée.