Le secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez, considère que le mouvement des gilets jaunes est le «reflet des déserts syndicaux», se disant par ailleurs «inquiet» pour son organisation si elle ne fait rien pour s’adapter «au monde du travail d’aujourd’hui».
«La première leçon qu’on doit tirer de ce mouvement des gilets jaunes, c’est qu’ils sont le reflet de tous les déserts syndicaux de la CGT: petites et moyennes entreprises, retraités, précaires, privés d’emplois et beaucoup de femmes», a-t-il lancé lors d’une rencontre organisée par l’Association des journalistes sociaux (Ajis).
«La CGT a pris beaucoup de retard, prise entre son histoire, qui existe, est importante, et le fait que ceux qui subissent les changements du monde (du travail, ndlr) ne sont pas forcément des travailleurs et des travailleuses historiquement dans le périmètre d’action de la CGT», a-t-il dit, à une semaine du congrès de la CGT où il se représente.
Il faut «une profonde accélération de notre regard sur ces travailleurs et travailleuses» car la CGT continue d’exister mais «sur un périmètre qui se rétrécit de plus en plus». «Si on ne fait rien, je suis inquiet pour mon organisation», a-t-il prévenu, évoquant au niveau des adhésions, un phénomène de «panier percé» avec des gens qui adhérent – 30.000 à 35.000 par an – et qui «ne restent pas».