Etant à la veille du deuxième anniversaire de la présidence d’Emmanuel Macron, les personnes porteuses d’un handicap sont très majoritairement «déçues et en colère» des actions gouvernementales pour l’amélioration de leur vie quotidienne, a souligné aujourd’hui l’association APF France Handicap, qui exhorte à une mobilisation nationale le 14 mai.
Malgré l’ambition affichée du candidat Macron de faire du handicap «un thème prioritaire de son quinquennat», le constat est «extrêmement mitigé» deux ans plus tard, a dénoncé Alain Rochon, président de l’APF, lors d’une conférence de presse à Paris.
Certaines mesures «vont dans le bon sens», comme la revalorisation de l’allocation adulte handicapé (AAH), mais globalement les personnes concernées ont toujours le sentiment que leurs droits fondamentaux sont «bafoués», voire «en régression», a-t-il poursuivi, soulignant le «décalage considérable» entre les annonces du gouvernement et le «vécu quotidien» des personnes handicapées. Selon une enquête Ifop réalisée pour l’APF auprès de 2534 personnes handicapées et 933 proches, seules 6 % considèrent que la situation des personnes handicapées s’est améliorée depuis le précédent quinquennat et 11 % se disent satisfaites de l’action du chef de l’Etat.
A l’inverse, 83 % estiment que ses engagements de campagne n’ont pas été tenus, et 89 % ne lui font pas confiance pour que les difficultés des personnes handicapées soient mieux prises en compte dans la société. Sondage à l’appui, les militants d’APF vont se mobiliser cette semaine via une «caravane pour les droits» qui partira de Rennes, Strasbourg, Grenoble et Montpellier, puis sillonnera la France à travers 20 villes-étapes, avant de converger vers Paris le 14 mai, jour anniversaire de l’entrée en fonction d’Emmanuel Macron à l’Élysée. Une manifestation est prévue ce jour-là entre place d’Italie et République, via l’Assemblée nationale. Les organisateurs entendent remettre une lettre ouverte au chef de l’Etat. Ourte cela, les militants demandent que la notion de handicap soit inscrite dans la Constitution – de manière à assurer l’égalité des citoyens devant la loi «sans distinction de sexe, d’origine, de handicap ou de religion» -, et de mettre fin à l’«injustice» qui consiste à prendre en compte les revenus du conjoint dans les critères d’attribution de l’AAH. Ils souhaitent également que tous les logements neufs construits en France soient accessibles aux personnes handicapées – et non pas 20% d’entre eux, comme le prévoit la loi «Elan» adoptée en octobre dernier. L’APF espère que cette mobilisation pèsera «sur les annonces qui seront faites par le président de la République avant ou juste après l’été, à l’issue de la conférence nationale du handicap», a indiqué Alain Rochon.