François Hollande s’est immiscé, mardi 7 mai, dans le casse-tête du rapatriement des enfants de jihadistes en Syrie.
L’ancien président de la République, qui avait engagé la France dans la coalition internationale contre l’organisation État islamique (OEI), a reçu plusieurs familles qui attendent le rapatriement d’enfants mineurs, orphelins ou non, ainsi que leurs mères.
À l’issue de la rencontre, François Hollande a plaidé pour le retour « le plus rapidement possible » de tous les orphelins français recensés dans les camps de réfugiés de la région kurde en Syrie.
« Ça, c’est l’urgence », a-t-il déclaré depuis ses bureaux au cœur de Paris, devant ces familles – deux grands-pères et deux tantes – et leurs avocats Marie Dosé et Henri Leclerc, à l’initiative de cette rencontre.
« Le principe général est qu’un enfant orphelin n’a rien à faire dans un pays étranger, c’est un principe général qui ne souffre pas d’exception », a-t-il ajouté ensuite devant quelques journalistes.
Sur la question épineuse du retour des mères retenues avec leurs enfants, il s’est dit favorable à un rapatriement « au cas par cas ». Ces enfants « doivent faire l’objet d’un traitement rapide, qui ne peut se faire qu’au cas par cas », a-t-il ensuite expliqué dans un communiqué de presse.
Jugement en France
« Il faut engager des démarches, des procédures, et faire en sorte que les mères, qui souhaitent revenir et qui n’ont pas commis d’actes susceptibles d’être judiciarisés en Irak ou en Syrie, puissent rentrer en France pour y être jugées », a-t-il ajouté.
Après des tergiversations, le gouvernement refuse pour l’instant de rapatrier les jihadistes français de Syrie affiliés à l’OEI et n’a accepté jusqu’ici de faire revenir les enfants qu' »au cas par cas ». Cinq orphelins sont ainsi revenus le 15 mars et une fillette de trois ans le 27 mars, dont la mère a été condamnée à la perpétuité en Irak.
Dans un communiqué, les avocats ont salué une « position de principe concernant les orphelins » et se sont félicités que « pour la première fois » soit « enfin évoquée l’hypothèse d’un rapatriement de ces mères judiciarisées en France avec leurs enfants ».
Lundi, les grands-parents de deux jeunes enfants français de jihadistes, blessés en Syrie, ont saisi la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) dans le but de faire condamner la France pour refus de les rapatrier.
Le cas des enfants de jihadistes constitue un casse-tête pour les capitales européennes. Selon la ministre française de la Justice, Nicole Belloubet, la majorité des ressortissants français détenus dans des camps du Kurdistan syrien – environ 150 selon des sources françaises – seraient des enfants.