La Russie a exhorté mercredi les signataires restants de l’accord sur le nucléaire iranien, après le retrait des Etats-Unis l’an passé, à « remplir leurs obligations » pour sauver ce texte négocié de longue date et signé en 2015.
« Les seules mesures pratiques qu’il faut prendre pour régler la situation autour de l’accord est de convaincre tous les participants de la nécessité de remplir leurs obligations », a déclaré le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov à l’issue de pourparlers à Moscou avec son homologue iranien Mohammad Javad Zarif.
« Nous allons nous efforcer de convaincre avant tout nos partenaires européens qu’ils doivent remplir leurs promesses », a-t-il poursuivi, appelant au renforcement du mécanisme censé permettre à l’Iran de continuer à commercer avec les entreprises de l’UE en contournant les sanctions américaines, une initiative qui a jusqu’à présent connu peu de succès.
« Il est important pour l’Iran que ce mécanisme lui permettre d’exporter son pétrole, et nous les soutenons car c’est une demande absolument légitime et comprise dans l’accord », a-t-il souligné.
M. Lavrov a qualifié l’accord, qui implique la Russie, la Chine, la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Iran, de « construction très compliquée » et « équilibrée » qui a été « très fragilisée » par le retrait des Etats-Unis il y a exactement un an.
Il a également exhorté les Etats-Unis, qui ont annoncé ces derniers jours l’envoi d’un porte-avions et de plusieurs bombardiers B-52 au Moyen-Orient, à « régler les problèmes par les instruments de la diplomatie et non par les menaces ».
M. Zarif a pour sa part accusé les Européens de n’avoir « rempli aucune de leurs obligations » après le retrait américain. « Ils ont publié de beaux communiqués, mais dans la pratique, il ne s’est rien passé », a-t-il fustigé.
Le Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN) iranien a annoncé mercredi que le pays allait cesser de limiter ses réserves d’eau lourde et d’uranium enrichi, revenant sur l’engagement qu’il avait pris dans l’accord conclu à Vienne en 2015.
Cet accord a permis à Téhéran d’obtenir la levée d’une partie des sanctions internationales mais les Etats-Unis ont rétabli des sanctions contre l’Iran, affectant lourdement son économie et ses relations commerciales avec les autres pays parties à l’accord.
Les Européens, la Chine et la Russie ont maintenu leur engagement mais se sont montrés jusqu’ici incapables de respecter leur promesse de permettre à l’Iran de bénéficier des avantages économiques qu’il escomptait de l’accord en contournant les sanctions américaines.
Le Kremlin avait dénoncé plus tôt mercredi la « pression déraisonnable » subie par l’Iran et avancé les « décisions irréfléchies et arbitraires » prises par Washington comme seule cause de la crise.