Européennes en Vaucluse : quand Emmanuel Macron est comparé à Hitler

La campagne pour les élections européennes du 26 mai serait-elle en passe de décoller dans le Vaucluse ? Dans un communiqué officialisé le 8 mai – une date qu’il n’a pas choisi au hasard -, Adrien Morénas, député LREM de la 3e circonscription du Vaucluse (Carpentras), s’en prend à deux colistières de Christophe Chalençon, tête de la liste « Évolution citoyenne » aux Européennes.

« Encore stupéfait et outré« , le parlementaire cible notamment les profils Facebook de Carole Beaugeois et Brigitte Debuisson, respectivement 14e et 76e sur la liste du gilet jaune vauclusien, fondateur de cette liste : « Le 26 mars dernier, on a pu y voir des montages montrant le président de la République, portant la moustache hitlérienne et en uniforme de la Wehrmacht, en train de prononcer un discours avec comme inscription : « Le Führer Macron ordonne de marquer les gilets jaunes« . Un autre où le chef de l’État est traité de « psychopathe, de petit merdeux et de bâtard des Rothschild« . Puis, encore un autre montage où l’on voit, en haut de l’image, ces mots : « Hitler gazait des juifs » et en bas « Macron gaze son peuple« , le tout accompagné d’une photo de CRS« .

Des positions « immondes » et des déclarations ordurières »

Pour Adrien Morénas, ces positions ne sont pas seulement « clivantes« , mais « immondes« . « Être tête de liste pour des élections européennes« , poursuit le député, « c’est d’abord choisir son entourage. Monsieur Christophe Chalençon, qui nous a déjà habitués aux déclarations ordurières, non seulement ne condamne pas mais assume et approuve. Son entourage, hélas, lui ressemble terriblement. Une fois encore, nous redécouvrons le vrai visage de celles et ceux qui ont infiltré le mouvement des gilets jaunes au départ afin de le récupérer et qui, aujourd’hui, veulent porter leurs idées immondes et nauséabondes au Parlement européen. Il est grand temps que chacune et chacun se rende compte de la véritable « qualité » de Monsieur Christophe Chalençon et de son entourage afin que plus personne ne soit dupe !« 

De son côté, Christophe Chalençon veut couper court à toute polémique : « Des références à Hitler, c’est vraiment déplorable » souffle la figure locale des gilets jaunes, « mais force est de constater qu’on a aujourd’hui un gouvernement qui gaze le peuple au fil des manifestations. Il faut appeler un chat un chat ou alors redéfinir certains mots dans le dictionnaire !« 

La tête de liste d’Évolution citoyenne souligne aussi que ces prises de position relayées sur internet remontent au mois de mars dernier et que depuis, tous les colistiers de sa liste ont dû signer une charte « de bonne conduite ». « La République en Marche est aux abois et toutes les occasions lui sont bonnes pour tenter de discréditer ses opposants. La vérité, c’est que dans notre département, au fil des réunions auxquelles j’assiste ou de ce qui me remonte au quotidien du terrain, je ne rencontre personne qui veuille voter pour les candidats du mouvement d’Emmanuel Macron qui s’est totalement  discrédité. Adrien Morénas est en service commandé, il risque de tomber de haut le 26 mai prochain : nous allons constituer la surprise de ce scrutin avec une fourchette comprise entre 10 % et 15 % des voix« .

La liste Évolution citoyenne de Christophe Chalençon est composée « de candidats de tous bords politiques » précise la tête de liste, « qui ne sont pas tous gilets jaunes« . Dans son programme notamment, « une immigration choisie et responsable, l’écologie comme  sujet majeur pour notre survie, ou encore la refonte du capitalisme« .

Selon l’avocat Richard Malka, spécialiste des questions de liberté d’expression, interrogé par France Info, les montages photos dénoncés par Adrien Morénas seraient bel et bien répréhensibles pénalement : « C’est simplement odieux et c’est évidemment sur le terrain juridique une injure« , rapporte l’avocat à nos confrères. « C’est indécent à l’égard d’Emmanuel Macron évidemment, mais aussi à l’égard des personnes qui ont été véritablement gazées, et qui ont fini dans des fours crématoires. Ça relativise l’extermination, c’est une sorte de négationnisme« . Un délit passible d’une peine d’un an de prison et de 45 000 € d’amende.

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