Attendu au port du Havre, le navire saoudien qui devait recevoir une livraison d’armes françaises est parti sans son chargement. La polémique n’a cessé d’enfler en France autour de la destination de ces armes qu’il devait embarquer, plusieurs associations affirmant qu’elles pourraient être utilisées «contre des civils» au Yémen.
Le cargo saoudien Bahri Yanbu, attendu depuis plusieurs jours au port français du Havre où il devait procéder à un chargement d’armes, ne fera finalement pas escale dans le port français, a appris l’AFP vendredi 10 mai de source portuaire.
«L’escale n’aura pas lieu», a indiqué celle-ci.
Attendu mercredi au port, le cargo mouillait depuis plusieurs jours au large du Havre (nord-ouest) tandis que la polémique ne cessait d’enfler en France sur la destination de ces armes qu’il devait embarquer, plusieurs associations affirmant qu’elles pourraient être utilisées «contre des civils» au Yémen.
Le 9 mai, des militants des droits de l’Homme ont organisé une manifestation au port du Havre afin d’empêcher le chargement d’armes à bord de ce cargo saoudien au port du Havre.
L’Acat (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture) et l’ONG Action Sécurité Éthique Républicaines (ASER) avaient de leur côté déposé des recours en urgence au tribunal administratif de Paris pour empêcher le départ du Havre de ce cargo qui devait être chargé d’armes. Ce référé a été rejeté vendredi.
Le cargo était passé par le port belge d’Anvers puis par la Grande-Bretagne avant de se diriger vers Le Havre. Il fait désormais route vers le nord de l’Europe puis doit se diriger vers Santander (Espagne), selon plusieurs sources.
Le Président Emmanuel Macron a indiqué jeudi «assumer» la vente d’armes françaises à l’Arabie saoudite, assurant avoir la «garantie» qu’elles «n’étaient pas utilisées contre des civils» au Yémen.