La police du Bangladesh a empêché le départ de 33 adolescentes rohingyas vers la Malaisie, où elles étaient probablement destinées à la prostitution, ont annoncé les autorités ce dimanche.
Les jeunes filles étaient cachées à l’arrière d’une boutique à Dacca, la capitale, après avoir été amenées du grand camp de réfugiés de Cox’s Bazar, à la frontière avec la Birmanie, et devaient prendre l’avion pour gagner la Malaisie, où on leur avait promis du travail. Mais la police, qui a arrêté quatre personnes et retrouvé avec eux plus de 50 faux passeports bangladais, estime qu’elles étaient très probablement destinées à la prostitution. Les jeunes filles, âgées de 15 à 19 ans, ont été renvoyées dans le camp, a précisé le porte-parole de la police Mokhlesur Rahman.
Environ 740.000 rohingyas musulmans ont fui une répression militaire brutale en Birmanie en août 2017 et sont venus rejoindre dans les camps de réfugiés installés au Bangladesh quelque 300.000 rohingyas qui avait fui précédemment les violences contre leur communauté.
Cherchant désespérément à partir pour trouver une meilleure vie, de nombreux réfugiés, notamment les jeunes filles, deviennent des proies faciles pour les trafiquants d’êtres humains. Des milliers de réfugiés risquent également leur vie pour tenter, sur des embarcations de fortune, la traversée du Golfe de Bengale vers la Malaisie ou la Thaïlande. D’autres cherchent à se procurer de faux passeports bangladais pour pouvoir quitter le pays.
Jishu Barua, un employé d’une organisation de prévention du trafic d’être humains, a expliqué à l’AFP avoir eu affaire à une centaine de cas dans les six dernières semaines, mais estime qu’il ne s’agit que «d’une petite partie de ce qui se passe réellement».