La police cubaine a interrompu samedi une marche pour les droits des LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) organisée comme alternative, sans autorisation, au traditionnel défilé annuel de la Gay Pride annulé en début de semaine par les autorités.
Aux cris de «Oui, c’est possible», les manifestants n’ont réussi à parcourir que 400 mètres le long de la célèbre promenade Paseo del Prado à La Havane, avant d’être dispersés par la police. Ils entendaient protester contre l’annulation de la traditionnelle «conga» organisée chaque année lors de la Journée contre l’homophobie et la transphobie par le Centre national pour l’éducation sexuelle (Cenesex) sous le parrainage du ministère cubain de la Santé. Au moins trois manifestants qui ont refusé d’obtempérer ont été interpellés, selon des journalistes de l’AFP.
L’interruption de la marche «ne me semble pas juste, parce que nous ne faisons rien de mal», a déclaré à l’AFP Laydel Alfonso, 31 ans, serveur dans un restaurant de la ville, le visage dissimulé derrière un masque argenté et brandissant un drapeau arc-en-ciel symbole de la communauté LGBT.
L’appel a participer à cette marche a été lancé sur les réseaux sociaux avec pour solgan «Marchons pour non rêves, pour la diversité, pour une Cuba diverse».
Cette semaine, le Cenesex, dirigé par la députée Mariela Castro, fille de l’ancien chef de l’État et premier secrétaire du Parti communiste (parti unique au pouvoir), avait annoncé que la «conga» n’allait plus avoir lieu. La décision était justifiée par «les nouvelles tensions dans le contexte international et régional» qui affectent la vie quotidienne à Cuba, sans d’autres précisions, le Cenesex demandant néanmoins de respecter les appels officiels.
En dépit de l’absence de défilé officiel, les journées contre l’homophobie se tiennent du 7 au 23 mai avec une trentaine d’activités prévues dans la capitale cubaine et la ville de Camagüey.