En Nouvelle-Zélande, la Commission d’enquête mise en place sur le massacre dans deux mosquées de Christchurch a commencé lundi à recueillir des éléments et des témoignages, alors même que la première ministre néo-zélandaise, Jacinda Ardern, doit prendre part mercredi en France à une réunion sur la question de la propagation de la violence en ligne.
Un suprémaciste blanc australien, Brenton Tarrant, a abattu 51 personnes le 15 mars dans deux mosquées de Christchurch tout en filmant le massacre qu’il commettait et en le diffusant en direct sur Facebook. Il a été inculpé et multiples meurtres et doit comparaître le 14 juin devant la justice. La Commission d’enquête royale néo-zélandaise doit se pencher sur les activités présumées du tireur, sur l’utilisation des réseaux sociaux et de soutiens à l’étranger. La Commission a jusqu’en août pour recueillir des éléments de preuve, et elle soumettra ses conclusions au gouvernement le 10 décembre.
«Les conclusions de la commission contribueront à faire en sorte qu’une telle attaque ne puisse jamais se reproduire chez nous», a déclaré Jacinda Ardern. La réunion qu’elle doit coprésider avec le chef de l’Etat français Emmanuel Macron mercredi à Paris vise à ce que des dirigeants d’Etat et des dirigeants de l’économie numérique signent un «appel de Christchurch» : un engagement à éliminer les contenus terroristes et extrémistes à caractère violent des réseaux sociaux.
Dans une tribune publiée samedi par le New York Times, Jacinda Ardern a estimé que l’Appel de Christchurch serait un cadre volontaire qui engagerait ses signataires à mettre en place des mesures permettant d’empêcher le chargement de contenus terroristes. Des représentants de Facebook, de Google, de Twitter et d’autres sociétés du numérique participeront à la réunion, même si le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, n’en sera pas. En revanche, Facebook a indiqué que Nick Clegg, ancien vice-premier ministre britannique et actuel vice-président de Facebook pour les affaires mondiales et les télécommunications, y participerait. Cette réunion se tiendra en parallèle à «Tech for Humanity», une réunion des ministres du numérique des pays du G7, que présidera la France, et à la deuxième édition d’un sommet «Tech for Good», également en France.