Selon Kamal Kharrazi, conseiller du Guide suprême et ancien ministre des Affaires étrangères, le nouveau langage juridique de Téhéran ne contrevient pas à l’accord nucléaire de 2015, qui prévoit que l’Iran puisse suspendre une partie de ses engagements, si ses partenaires ne respectent pas les leurs.
De passage à Paris, Kamal Kharrazi, président du Conseil stratégique pour les relations extérieures, attaché au bureau du Guide suprême, Ali Khamenei, a accordé un entretien exclusif au Monde.
Dans cet entretien, le diplomate iranien revient sur le mécanise européen pour continuer à commercer avec l’Iran, en déclarant que «l’Europe a créé un mécanisme [de troc], baptisé Instex, pour préserver ses relations commerciales avec l’Iran, malgré les sanctions bancaires américaines. Ce mécanisme a été enregistré en France, mais rien de plus n’a été fait. La « structure miroir » iranienne est pourtant prête, tous les responsables ont été nommés à Téhéran. Il nous semble que deux mois devraient suffire à lancer les premières transactions.»
En réponse à la question du Monde de savoir si cela suffit pour l’Iran d’acquérir que des biens « humanitaires » alors que les d’acquérir que des biens « humanitaires », il a répondu que « Des entreprises européennes peuvent encore acheter du pétrole. Certaines n’ont aucun intérêt aux Etats-Unis, elles ne craignent donc pas les sanctions. L’Italie et la Grèce ont cessé leurs achats alors même que les Etats-Unis leur avaient accordé des exemptions de sanctions [jusqu’au 2 mai] : cela montre qu’une telle décision est politique. »
Les paiements, injectés dans Instex, devraient servir d’amorce pour les achats iraniens en Europe. Il a été dit qu’Instex serait utilisé dans un premier temps pour que l’Iran puisse acheter des médicaments et des produits alimentaires. Cela ne nous satisfait pas : nous pensons que ce mécanisme doit permettre toutes les formes de transactions, a-t-il insisté.