Des propos du président du Parlement hongrois assimilant les homosexuels à des pédophiles ont suscité jeudi des réactions scandalisées des milieux d’opposition et des associations LGBTQ qui les ont jugés « dangereux ».
Membre du parti conservateur et souverainiste du Premier ministre Viktor Orban, le président du parlement, Laszlo Köver, a estimé mercredi, en parlant des homosexuels, que « d’un point de vue moral, il n’y a pas de différence entre le comportement d’un pédophile et entre celui qui demande l’adoption car l’enfant est un objet du désir dans les deux cas ».
Ces propos rapportés par la presse et prononcés lors d’une réunion publique dans le cadre de la campagne pour les élections européennes du 26 mai ont été jugés révoltants par les élus de l’opposition. « Il devrait avoir honte.. et il est président du parlement! « , s’est indigné Timea Szabo du parti de centre gauche Dialogue. Pour la députée indépendante Bernadett Szel, l’une des principales figures de l’opposition, le Fidesz « a viré à l’extrême droite » et n’a plus « d’inhibitions ». Un autre parti de centre gauche, DK, a prévenu que ses députés ne se lèveront plus pour saluer le président du parlement qualifié de « criminel politique ». « Comparer la volonté de devenir parent adoptif à la pédophilie ne blesse pas seulement les parents LGTBQ, mais tous les parents adoptifs », a observé la principale association hongroise défendant les personnes homosexuelles, bisexuelles et transsexuelles. Le gouvernement hongrois de Viktor Orban dit défendre la « famille traditionnelle » et s’oppose au mariage entre personnes du même sexe au nom des « valeurs chrétiennes » de la société auxquelles fait référence la Constitution hongroise révisée en 2011 par la majorité conservatrice de Viktor Orban.