Un « acteur » pour ne pas laisser « se disloquer l’Europe »: Emmanuel Macron est monté au front lundi à six jours des élections européennes via un entretien à la presse régionale, pendant que les têtes de liste s’affrontaient lors d’un débat tendu sur LCI.
Un président en première ligne. « Le projet de transformation profonde que je mène pour le pays ne va pas sans une nouvelle étape du projet européen. Les Français m’ont élu pour cela », juge M. Macron dans un entretien publié par une quarantaine de quotidiens régionaux.
« Je ne peux donc pas être un spectateur mais un acteur de cette élection européenne, qui est la plus importante depuis 1979 parce que l’Union est face à un risque existentiel. Si, en tant que chef de l’État, je laisse se disloquer l’Europe qui a construit la paix, qui a apporté de la prospérité, j’aurais une responsabilité devant l’histoire », poursuit M. Macron.
« Je constate que toutes les autres listes en font un référendum contre le président de la République et le gouvernement. Il ne s’agirait pas que je sois le seul à ne pas pouvoir prendre la parole », se justifie le président, alors que son implication dans cette campagne est critiquée par ses adversaires.
La tête de liste PS/Place Publique Raphaël Glucksmann et les patrons du PS, du PRG et de Nouvelle Donne avaient par avance dénoncé une « tribune unilatérale », sollicitant « un droit de réponse ».
Au rang des propositions, M. Macron souhaite « une convention fondatrice européenne après les élections » mêlant dirigeants et citoyens, pour « définir la stratégie de l’Europe pour les cinq années à venir, y compris les changements de traités » qui pourraient en résulter. Le président français souhaite également « une taxation commune du kérosène en Europe ».
La liste LREM pourrait-elle être devancée par celle du Rassemblement national, comme le laisse supposer de récents sondages ? « Je ne me pose pas dans un tel cas de figure », répond le président, qui réaffirme par avance sa « confiance » en son Premier ministre Édouard Philippe.