Unanime, la presse britannique a condamné mercredi l’ultime tentative (désespérée) de Theresa May d’arracher un accord de sortie de crise de l’Union européenne.
Embourbée dans l’impasse du Brexit, Theresa May a présenté mardi 21 mai un nouveau compromis pour tenter de sortir de la crise, offrant des concessions à l’opposition, dont la possibilité d’un second référendum sur la sortie de l’Union européenne.
Les médias britanniques n’ont pas manqué de commenter la pugnacité, sinon l’acharnement, de la Première ministre. « Le plan audacieux de May ? Il est encore pire que le précédent », titre The Independent, qui ajoute que cette tentative pour sauver le plan de sortie est vouée à l’échec devant l’accueil hostile des députés conservateurs et ceux de l’opposition.
The Telegraph retient mercredi la fureur des conservateurs, qui exhortent la Première ministre à démissionner immédiatement pour avoir « trahi le Brexit » en proposant un deuxième référendum. Les Tories, à bout de nerfs, l’accusent déjà d’être responsable de la défaite cuisante annoncée aux européennes.
« Même les travaillistes rejettent sa tentative désespérée de faire passer un nouvel accord », ironise de son côté, le tabloïd britannique, Daily Mail.
« Reconditionnement du même vieil accord négatif »
« Tu vas faire la gueule dans la matinée », avertit le tabloïd The Sun, avec une photo de Theresa May grimaçante. « Désespérée, déconnectée, condamnée » : même The Daily Telegraph, qui avait jusque-là soutenu Theresa May contre vents et marées, n’y croit plus. Le café de Theresa May va fermer ses portes, annonce Blower. « Attention, c’est votre dernière chance d’essayer notre offre audacieuse », dit son enseigne – une promesse insuffisante, cependant, pour les partisans du divorce avec l’UE.
Dans The Times, des ministres partisans du Brexit ont demandé mardi soir à Theresa May d’abandonner ce qu’ils ont décrit comme un dernier coup de dés voué à l’échec et « irresponsable », pour laisser son successeur se débrouiller, annonçant ainsi la fin très prochaine du mandat de la Première ministre.
Jeremy Corbyn, dirigeant du parti travailliste, a qualifié ce changement de « reconditionnement du même vieil accord négatif », peut-on lire dans les colonnes du Financial Times.
À l’éditorialiste du Guardian de conclure, Rafael Behr, « le Brexit est une honte, et Theresa May refuse de l’admettre ».
Prévue le 29 mars, la sortie de l’UE a été repoussée au 31 octobre au plus tard, faute d’accord entre gouvernement et Parlement. Ce report a rendu furieux certains partisans de ce divorce historique et obligé le gouvernement à organiser le scrutin européen en catastrophe.