Le chef du mouvement islamiste tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, a effectué à partir du 14 mai une visite de sept jours en France, lors de laquelle il s’est entretenu avec de hauts dignitaires de l’État et des élus. Selon la députée Sira Sylla, les discussions ont notamment porté sur la question des élections prévues en fin d’année en Tunisie.
À l’approche des élections législatives et présidentielles en Tunisie, respectivement prévues le 6 octobre et 10 novembre, Rached Ghannouchi, chef du mouvement islamiste Ennahdha, a effectué une visite en France du 14 au 20 mai. Au cours de son séjour, le leader islamiste a notamment rencontré des officiels et des élus.
Invité sur le plateau de Paris-Tunis sur la chaîne France 24, M.Ghnnouchi a affirmé que sa venue en France rentrait dans le cadre d’une «visite officielle effectuée d’une manière consensuelle». «C’est une visite qui témoigne de la profondeur des relations entre les deux pays», a-t-il déclaré. «C’était l’occasion d’examiner plusieurs dossiers, dont notamment l’affaire des appareils secrets, la lutte contre le terrorisme ou encore la situation en Libye», a-t-il ajouté, précisant que les autorités tunisiennes étaient au courant de sa visite.
S’exprimant sur l’échéance présidentielle, le responsable a souligné que son mouvement y prendra part. «Cela dit, nous n’avons pas encore déterminé notre candidat. Sera-t-il un membre d’Ennahdha ou un candidat consensuel, rien n’est encore fixé. Nous cherchons encore l’oiseau rare», a-t-il expliqué.Selon le site d’information Leaders, Rached Ghannouchi a rencontré le 14 mai à l’Élysée deux conseillers diplomatiques du Président: Aurélien le Chevalier et Marie Philippe. Au Quai d’Orsay, il a été reçu par Jérôme Bonnafont, directeur de l’Afrique du Nord et du Moyen-Orient, et par le secrétaire d’État Jean-Baptiste Lemoyne. Enfin, à Matignon, le chef islamiste s’est entretenu avec Emmanuel Lenain, conseiller du Premier ministre.
«À quelques mois des échéances électorales et en plein tumulte international, avec en toile de fond la situation en Libye, au Soudan et en Algérie, ainsi que la montée du populisme droitier qui plombe les élections européennes de la semaine prochaine, cette tournée s’adosse à un contrat impératif: exposer la position du mouvement islamiste et écouter la voix de la France dans sa multiplicité», a confié au même média un membre de la délégation conduite par M.Ghannouchi.