Aucune date de retour dans les airs du 737 MAX n’est donc avancée à l’issue de la réunion des autorités mondiales de l’aviation civile consacrée à cet appareil, interdit de vol depuis le 13 mars dernier.
La réunion des autorités mondiales de l’aviation civile consacrée au Boeing 737 MAX s’est conclue jeudi au Texas sans indication sur le calendrier de retour dans le ciel de cet appareil phare de l’avionneur américain, cloué au sol depuis plus de 70 jours, relate l’AFP.
«Le seul calendrier est de s’assurer que l’avion est sûr avant de voler», a déclaré Dan Elwell, le chef intérimaire de l’agence fédérale américaine de l’aviation (FAA), lors d’une conférence de presse. Le «dialogue» va se poursuivre, notamment des échanges d’informations entre régulateurs, a-t-il ajouté.
L’interdiction de vol provisoire avait été décrétée après deux accidents à intervalle rapproché dans des conditions similaires et ayant fait au total 346 victimes.
Mercredi, M. Elwell a déclaré que Boeing n’avait toujours pas soumis officiellement la mise à jour du système anti-décrochage MCAS, dont le dysfonctionnement a été mis en cause dans l’accident du 737 MAX 8 d’Ethiopian Airlines le 10 mars et celui de Lion Air du 29 octobre en Indonésie.
L’avionneur avait pourtant affirmé la semaine dernière que le correctif était prêt pour la certification.
Le nouveau retard accusé par Boeing est dû au fait que la FAA, qui s’efforce de faire la preuve de son indépendance vis-à-vis du groupe américain, a adressé de nouvelles questions auxquelles elle attend des réponses, a expliqué M. Elwell.
La FAA n’a toujours pas déterminé quelle sera la formation adéquate pour les pilotes.
Les États-Unis et un grand nombre de pays dont le Canada divergent sur ce point: les premiers estiment qu’une formation sur ordinateur ou iPad est suffisante pour des pilotes chevronnés quand Ottawa veut rendre obligatoire une formation sur simulateur de vol.
Près d’une soixantaine de représentants de 33 pays où volait le 737 MAX ont pris part à la réunion à huis clos qui a duré près de huit heures. La Chine, premier pays à avoir interdit son ciel à l’avion, était présente, en pleine guerre commerciale avec les États-Unis.
«Il n’y a pas eu de critiques», a affirmé Dan Elwell, alors que la crédibilité de son agence, dernière à avoir immobilisé le 737 MAX, a été mise en cause dans cette affaire.
«La discussion a été franche», a ajouté le dirigeant, assurant que ses pairs avaient posé «beaucoup de questions» et voulaient des «clarifications» sur les procédures américaines.Il a toutefois reconnu que la levée de l’interdiction de vol frappant le 737 MAX serait prise en toute indépendance par chaque pays.
Jusqu’aux déboires du 737 MAX, avait prévalu un système de réciprocité qui voulait que les autres régulateurs aériens s’alignent sur l’évaluation de l’autorité d’origine, en l’espèce la FAA.
«Chaque pays prendra sa propre décision», a dit Dan Elwell, qui a défendu bec et ongles devant les journalistes le fait que la FAA ait attendu trois jours après la catastrophe d’Ethiopian Airlines pour clouer au sol le 737 MAX.