L’ex-vice-chancelier autrichien d’extrême droite Heinz-Christian Strache a annoncé vendredi avoir déposé plainte contre trois personnes qu’il soupçonne d’être impliquées dans l’affaire de la vidéo filmée secrètement à Ibiza où il se livre à des déclarations compromettantes, à l’origine d’une crise politique en Autriche.
M. Strache, qui a été contraint de quitter samedi le gouvernement et la direction du parti d’extrême droite FPÖ, a expliqué dans un message posté sur Facebook que sa plainte vise « de possibles complices » de l’exécution de cette vidéo tournée en caméra cachée en 2017 dans une villa de l’île d’Ibiza.
Le leader nationaliste, qui avait formé la même année une coalition gouvernementale avec les conservateurs du chancelier Sebastian Kurz, estime que les auteurs de la mise en scène d’Ibiza, non identifiés à ce jour, ont agi pour causer « le maximum de dégâts ». Il n’a pas précisé l’identité des personnes que sa plainte vise. A la suite de sa mise en cause, M. Strache s’était excusé pour les propos tenus à Ibiza, tout en dénonçant un « attentat politique ciblé » contre lui et son parti. La vidéo avait été tournée en juillet 2017 lors d’une soirée arrosée organisée dans cette villa spécialement louée pour piéger le dirigeant. Ce dernier a notamment été filmé en train de proposer à la fausse nièce d’un oligarque russe d’importants marchés publics en échange de financements occultes. La diffusion de cet enregistrement par des médias allemands vendredi, à quelques jours des élections européennes, a provoqué une crise politique en Autriche, faisant voler en éclat la coalition entre la droite et l’extrême droite Ni les auteurs de la vidéo, ni leurs motifs, n’ont été identifiés. Selon les informations concordantes de plusieurs médias autrichiens, les premiers contacts avec M. Strache et son entourage sont passés par un avocat viennois qui a initié le rendez-vous d’Ibiza. Et lors de ce rendez-vous, un Autrichien possédant une agence de détectives à Munich accompagnait la pseudo-nièce de l’oligarque russe, selon ces informations de presse. Bien avant la publication de cette vidéo explosive, les deux hommes auraient essayé de la monnayer contre d’importantes sommes. De leur côté, les autorités autrichiennes enquêtent aussi sur le contenu et l’élaboration de la vidéo. Un autre aspect des investigations judiciaires concerne les propos de M. Strache suggérant que des dons au FPÖ sont passés par une fondation afin d’échapper aux contrôles. (Belga)