À la veille des élections européennes, Batteo Bianchi, député italien de la Ligue, a fait part de sa vision de la politique communautaire après les élections. Il estime qu’à l’heure actuelle, l’Union européenne n’a pas de politique étrangère susceptible de représenter les intérêts de tous les États membres.
Matteo Bianchi, député de la Chambre, membre de la XIVe commission des politiques communautaires et de la délégation parlementaire italienne auprès de l’Otan, a confié ce qu’il attendait de la politique de l’Union européenne après les élections européennes.
Le député espère que le scrutin permettra d’obtenir des résultats intéressants pour toutes les forces qui réclament un changement dans la continuité de la gouvernance au sein de l’Union européenne et dans ses États membres.
«Nous pensons que l’UE est un organe hautement bureaucratique qui ne respecte pas les peuples d’Europe, car le processus législatif commence par le haut, depuis les palais de verre de Bruxelles, tentant d’effacer ces différences qui ont rendu l’Europe grande. L’Europe est différente, il y a en son sein la Finlande et le Portugal, la France et la Grèce. Et elle ne peut se tourner vers l’avenir que si elle modifie l’approche en vigueur, en impliquant les territoires dans le processus de prise de décision des institutions européennes, optant pour une approche totalement européenne qui part du bas vers le haut», a-t-il affirmé.
«À l’heure actuelle, l’Union européenne n’a pas de politique étrangère susceptible de représenter les intérêts de tous les États membres», poursuit-il ajoutant que cela a conduit à de grandes crises internationales, comme les printemps arabes ou celle de l’Ukraine.
Selon lui, l’Europe n’a pas été en mesure d’exprimer sa position d’autorité. Avec ce vide d’autorité, les États les plus influents du point de vue politique et économique, notamment l’Allemagne, tendent à prévaloir sur les autres États européens qui peuvent avoir des intérêts différents, tandis que l’Union européenne devrait essayer de trouver des positions communes dans l’intérêt de tous les États membres.M.Bianchi a déploré que l’UE reproche à certains pays européens peu loyaux, l’Italie comprise, leur ratio déficit / PIB et que dans le même temps elle alloue des milliards d’euros à des programmes douteux, notamment en Ukraine, sans même demander comment utiliser cet argent.
«Il n’est pas possible d’utiliser deux poids et deux mesures simplement parce qu’il y a des intérêts en jeu, certainement de nature géopolitique… alors que les intérêts de certains peuples qui souffrent de la soi-disant politique d’austérité ne sont pas du tout pris en compte», affirme le député italien.
Revenant à l’Ukraine, Matteo Bianchi a exprimé l’espoir qu’étant donné le manque d’indépendance dans la prise de décision et de clairvoyance politique de l’UE, l’Italie pourrait jouer un rôle d’intermédiaire et contribuer à apaiser les tensions qui persistent encore dans le Donbass.
«Un règlement du conflit dans le Donbass qui a été provoqué par les erreurs géopolitiques du passé est dans l’intérêt de toutes les parties», a-t-il signalé.