Macron a affirmé que la liberté d’informer existait en France, tout en justifiant la convocation de 8 journalistes par la DGSI pour dommages causés à la sécurité nationale et à la liberté des individus par la divulgation d’informations secrètes. Quant aux auditions pour l’affaire Benalla, le Président, comme l’État, n’y serait «pour rien».
En exprimant son attachement à la liberté de la presse, le Président français a commenté les récentes convocations de journalistes par la direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI), qui ont révélé des informations confidentielles sur les armes françaises utilisées par l’Arabie saoudite contre le Yémen et sur l’affaire Benalla.
Dans un entretien avec le youtubeur Hugo Travers le 24 mai, le chef de l’État a nié l’absence de liberté d’informer en France et précisé, en se référant à l’affaire Benalla, que ce droit ne devait pas porter atteinte à la liberté des individus. M.Macron a par-là évoqué implicitement le sous-officier de l’armée de l’air Chokri Wakrim, potentiellement impliqué dans l’affaire concernée, qui a porté plainte «en tant que citoyen»:
«Ce n’est pas l’État qui a porté plainte. La convocation des journalistes du Monde, ce n’est pas l’État qui a porté plainte, c’est cette personne qui appartient aux forces spéciales, qui mène une activité confidentielle et dangereuse, dont le nom a été révélé par les journalistes.»
Emmanuel Macron a souligné plusieurs fois dans son discours que ni lui, ni l’État n’étaient responsables de ces convocations: «Ce n’est pas une décision que j’ai prise, le gouvernement n’y est pour rien».
Concernant la révélation de la livraison d’armes françaises à l’Arabie saoudite, le Président estime que le média d’investigation Disclose a dévoilé une information censée rester confidentielle car relevant de la sécurité nationale: «[La protection des sources], on la protège et j’y veille mais, à côté de cela, il y a une sécurité nationale qui crée des obligations de réserve».
«Il est donc légitime qu’il y ait une enquête sur ce sujet parce que c’est grave. Sinon n’importe quel journaliste peut se procurer par une indélicatesse des documents qui relèvent de la sécurité nationale et les mettre sur la place publique», a-t-il ajouté en justifiant les convocations des journalistes concernés.
En l’espace de quelques semaines, huit journalistes qui travaillent pour le Monde, l’émission Quotidien et le site d’investigation Disclose ont été convoqués par les services de renseignement français pour l’affaire Benalla et la vente d’armes au Yémen.