Un agriculteur se suicide tous les deux jours en France. Entre impact de l’Union européenne, les prix d’achat trop faibles et des conditions de travail éprouvantes, le mal-être est profond.
«Il y a une dizaine d’années, mon meilleur ami, que je connaissais depuis l’enfance et qui était agriculteur, s’est suicidé. Je me suis donc sérieusement interrogé sur la manière dont l’agriculture française était gérée par nos instances dirigeantes. J’ai entrepris de me renseigner et j’ai découvert le nombre très élevé de suicides dans le milieu agricole.»
C’est une histoire tragique qui a motivé Patrick Maurin à agir. Ce conseiller municipal de Marmande dans le Lot-et-Garone, âgé de 65 ans, a multiplié ces dernières années les marches citoyennes pour aller à la rencontre des agriculteurs et connaître les causes de leur mal-être. En France, un agriculteur se suicide tous les deux jours. Une étude publiée par Santé publique France et la Mutualité sociale agricole (MSA) en 2016, s’intéressent à des données portant sur la période 2007 à 2011, avançait que près de 300 agriculteurs s’étaient suicidés en 2010 et 2011. Des données sous-estimées, selon les auteurs. D’après LCI, ce sont près de 800 agriculteurs qui mettent fin à leur jour chaque année en France. Selon France bleu, c’est le métier le plus à risque. La surmortalité par suicide y est de 20 à 30% supérieure à la moyenne de la population et en 2016, «le nombre de passages à l’acte a été multiplié par trois».
Difficile d’établir les causes d’une telle poussée, elles sont multiples. Selon Patrick Maurin, les prix d’achat trop faibles pour les produits agricoles représentent le principal problème:
Rencontre avec @MaurinMarche l'arrivée au #SIA2019
Merci et honneur à lui de porter la voix des agriculteurs !
Cet élu qui marche à la rencontre des politiques afin de d'alerter sur le suicide agricole pic.twitter.com/zIVdeReOYD— Mack Pierre (@PierreMack24) February 23, 2019
«C’est le nerf de la guerre, car ce sont ces prix d’achat trop faibles qui entraînent les terribles difficultés financières qui mettent nombre d’agriculteurs français dans des situations intenables.»